Récit sur le Kenya (en cours)!

Costa Rica 2011

Le Costa Rica. Le nom seul évoque la jungle sauvage, une faune bigarrée et une flore des plus époustouflantes. En réalité, le Costa Rica possède 5% de la biodiversité mondial et réunit tous les types de paysages de la planète! Vous avez le choix de vous transformer en ornithologue, en enthomologiste ou en botaniste; vous pouvez devenir Indiana Jones aussi bien que Tarzan ou, plus généralement, vous vous éveillerez à la conscience écologique. Le Costa Rica vous permet aussi de surfer sur des vagues fortes et hautes, de vous prélasser sous les cocotiers ou encore de faire la pêche sportive et de la tyrolienne au-dessus de la canopée...sans compter sur le charme et le sourire des Costaricains (Ticos) qui feront tout pour rendre votre séjour mémorable!

La signification du drapeau costaricain: le bleu pour le ciel, le blanc pour la paix (le pays n'a pas d'armée) et le rouge pour le sang versé des Ticos durant des guerres civiles.


Merle brun, oiseau emblême du pays.


Cette fois-ci, nous avons fait affaire à une agence de voyage, Uniktour, dont la spécialité est de proposer des voyages sur mesure et de différents niveaux pour les voyageurs qui en ont marre du tourisme de masse. Notre circuit de 12 jours au mois d'avril  nous a permis de nous rendre dans plusieurs endroits tout aussi différents les uns des autres et de nous familiariser avec la devise même du pays: la pura vida!

Sur cette carte dessinée par nos soins, les points rouges représentent notre parcours.


Vue surprenante d'un réacteur atomique sur la côte américaine. Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser au drame de Fukushima au Japon, survenu quelques mois après.


Notre arrivée à San José

Après notre départ à Ottawa et une escale à New York, nous sommes arrivées vers  21 heures à l'aéroport de San José, la capitale du Costa Rica où quelqu'un de l'agence nous attendait. Vue du ciel, notre première image du pays fut une longue lande de lumière étirée sur le long tandis que le reste était plongé dans une obscurité totale. Le pays possède beaucoup de reliefs montagneux et la ville semble par moment monter vers le ciel. La vie en ville est très animée malgré l'heure tardive. Les Ticos ont le sens de la fête et comme il fait chaud, ils ne s'en privent pas. San José n'est pas ce qu'on appellerait une capitale touristique: la ville est étalée sur plusieurs kilomètres et n'obéit pas à un shéma urbain quadrillé. L'architecture moderne et ancienne se côtoient sans retenu et les quelques attractions sont perdus dans les dédales de ruelles. En se rendant à l'hôtel, une chose nous a surpris: les barbelés qui entouraient les clôtures de nombreuses propriétés ou commerces, comme si les gens craignaient une révolution à venir. Le chauffeur de notre mini-bus nous expliqua que même si la ville est assez sécuritaire, les voleurs sont légions et que la jeunesse a parfois un tempérament bien bouillant! Les riches fuient de plus en plus vers les campagnes, loin du bruit de la capitale et de ses problèmes...

Ticos de San José après une journée de travail.  On se croirait à New York tellement il y a du monde!

L'hôtel Aranjuez, où nous devons passer qu'une seule nuit avant de partir pour demain au nord du pays, est un hôtel modeste qui rappelle un peu celui où nous avons séjourné à Munich. Il possède toutefois toutes les commodités pour le voyageur fatigué et le petit-déjeuner gratuit est de haute gamme (produits locaux, confitures faits maison, pains variés, jus naturels, etc). Son intérieur, qui fut anciennement une maison de la classe moyenne, est en bois de style colonial et surprend par les nombreuses dédales des chambres à coucher et ses très beaux jardins intérieurs. Bien reposées dans nos lits, nous feuilletons la documentation qu'on nous a remis à l'hôtel jusqu'à ce qu'on se rend compte qu'il manque l'horaire détaillé de notre programme définitif!! Euh...On part à quelle heure, demain? Et comme ni l'une ni l'autre n'a de montre...C'est la crise! Heureusement, une tourterelle triste est là pour nous rappeler par son chant qu'il est 5 heures du matin et un numéro de téléphone de l'agence en cas de pépin!


Deux enfants curieux sont venus voir des touristes photographier leur jardin d'ananas au bord de la route de Braulio Carrilo.


Sur la route de Braulio Carrilo

Tôt le matin, le service d'interbus est venu nous chercher pour que nous nous rendions à Tortugero sur la côte caraibe, un des endroits les plus sauvages et humides du Costa Rica. Avec quatre heures de route qui nous attendait, nous avions amplement le temps de faire connaissance avec un groupe de Français sympathiques qui se rendaient à la même place que nous. La plupart était à la retraite et avait travaillé dans les laboratoires pharmaceutiques. Si vous vous demandez encore s' il y a un lobby entourant la création et la vente des médicaments et les dérives qui vont avec, dites-vous bien que les conspirationnistes n'ont rien inventé!

En sortant de San José,  la longue route de Braulio Carrilo promettait d'être riche en découverte et vives impressions. Première constatation: les trois-quart des routes au Costa Rica sont pavées! On est loin d'un pays du Moyen-âge. Si quelques routes secondaires et de lieux isolés du tourisme (comme Monteverde) forment l'exception,  les routes costaricaines sont belles et dénuées de nids-de-poules. Il faut dire que les Ticos y prennent un soin particulier à leur entretien, car les camions de transport sont nombreux et importants dans le pays. Toutefois,  les routes ne sont pas larges et sont très dangereuses pour les piétons (les trottoirs n'existent presque pas). Les collisions entre automobiles peuvent survenir au tournant d'une route. La quasi-absence des panneaux de signalisation et des feux de circulation n'aident en rien la sécurité routière. Malgré tout,  les Ticos conduisent prudemment et pas question pour eux d'écraser le poulet, le paresseux ou la vache qui circulent!

Plantation de bananes de la compagnie Chiquita. Aujourd'hui, la plupart des plantations sont sous contrôle des compagnies américaines...Les bananes sont recouvertes d'un sac bleu empêchant les insectes et les rayons UV de les abîmer. Ici, un employé tire un chargement de bananes à l'aide de support.

Les villages dans les campagnes ressemblent à ceux du Québec: séparés en deux par une rue principale, ils possèdent un centre avec quelques commerces, dont un grand "magasin général" qui sert de supermarché. On se demande où il y a des emplois...A l'exception d'un village, les rues ne portent pas de nom et aucun numéro civique n'apparaît devant la maison. Les chauffeurs de taxis se repèrent par une église, un hôtel, un magasin...Pour ce qui est du reste, débrouillez-vous! Et ne comptez pas sur le service postal. Une lettre peut prendre trois mois pour arriver à destination, quand elle ne se perd pas!


Plantation de papayes. Le fruit contient du latex qui sert à la fabrication des gants chirurgicaux et des...condoms!

En traversant les nombreuses plantations d'ananas, de papayes et de bananes, on se demande si le pays est riche par rapport aux autres pays de l'Amérique centrale et du sud. Selon nos guides, le pays est riche au niveau de sa nature et ce qu'elle peut rapporter au niveau touristique, mais pauvre au niveau des salaires (Au Panama, on gagne mieux). En général, les Ticos des campagnes survivent de "jobines". Il est quelquefois difficile d'évaluer le niveau de richesse d'un Ticos juste par son apparence. Qu'il soit riche ou pauvre, jamais un Ticos ne portera des vêtements déchirés ou ne se montrera sale ou quêtant comme un miséreux. Peut-être le seul point où on peut mesurer la fortune d'un individu est de voir sa casa.  Des maisons qui tombent en ruine côtoient de belles demeures aux couleurs vives. Mais encore là, la "pauvreté" du Ticos est sujet à caution: on a vu des propriétaires avoir des Toyota ou des mobylettes garées devant leur taudis ou avoir un ordinateur et un système de son chez soi! Mais quoiqu'il en soit, les Costaricains bénificient d'une certaine qualité de vie que n'ont certes pas certains pays avoisinants...


Favelas près de L'Arénal.


Récréation.


Tortugero

Après quatre heures de route et une heure et demi de navigation, nous arrivons dans l'incontournable région de Tortugero. Constitué de canaux, de  lagunes et entouré d'une jungle impressionnante avec ses arbres-lianes d'une centaine de hauteur, ses palmiers aux feuilles plus grandes que trois hommes, Tortugero mérite le surnom d' "Amazonie du Costa Rica". L'humidité transperce tout: la peau est moite,  l'argent papier "colle", les vêtements de voyage ont besoin d'un sérieux coup de fer à repasser...mais on est bien. Le soir, des bruits insolites circulent à travers la forêt de l'autre côté de la rive...et plus proche de nous! C'est féerique! Nous essayons de deviner à quel animal appartient tel cri tout en sirotant une guanabana. Si jamais vous avez la chance d'aller au Costa Rica, réclamez un jus de guanabana. Ce fruit qui n'est pas exporté goûte le Pina Colada en plus sucré!


Les jardins du Samoa Lodge, un petit paradis perdu dans la jungle. Des animaux sauvages viennent nous visiter librement...

Certains ont même leur place! ici, un Onoré du Mexique (Tiger heron).


Mélissa, au bord de la rivière.

C'est un couple à la retraite d'origine suisse francophone qui nous accueille avec leur chien Topsy au Samoa Lodge. Nous vous racontons leur histoire. Ce couple a vécu une dure épreuve: la femme a fait une chute de cheval qui lui a fait coincer la moelle épinière. Clouée dans un fauteuil roulant, les docteurs désespéraient de son cas. Mais c'est sans compter sur le soutien de son mari et de ses connaissances en physiologie (il est kinothérapeute), que petit à petit, avec patience et persévérance, la dame a pu réussir à apprendre à marcher. Avec une canne et accompagnée d'une employée de l'hôtel, elle est capable d'avancer. Voilà donc la preuve qu'il existe des couples unis dont l'amour peut atténuer les pires épreuves. Quant à Topsy, c'est un chien apparemment abandonné qui est arrivé un beau matin au Lodge...et qui est resté. Ils avaient beau ne pas le nourrir, il s'obstinait! Depuis, il a mérité son collier et fait de belles manières devant les touristes! Topsy nous accompagnait durant toutes nos courtes "excursions" dans les jardins du Lodge à la recherche d'un oiseau rare à photographier!


Jungle de Tortugero.


Singe hurleur noir. Son hurlement se fait entendre à plusieurs kilomètres. Très ponctuel, il commence dès 5 heures du matin...Petit conseil de touriste: il ne faut JAMAIS se mettre en dessous d'une bande de singe, car ils n'hésitent pas, non sans un certain plaisir, à vous pisser ou chier dessus!


Caiman adulte (2 mètres) . Ils abondent à Tortugero ainsi que le gros crocodile américain (4 mètres).
Les accidents sont rares, mais en 2009 une petite fille a été emportée par l'un d'eux qui défendait son territoire. On a jamais retrouvé son corps...

Pour les excursions, Alessandro est notre guide. Jeune adulte dégourdi, il connaît la faune et la flore de Tortugero comme sa poche! On commence par une petite balade en forêt aux alentours du Lodge qui prend vite des allures de Fort Boyard! Pas question d'y aller en souliers, on nous fournit les bottes de caoutchouc!  Un oeil non averti ne pourra déceler le moindre animal dans cette jungle trop calme le jour. En effet,  la plupart des animaux sont nocturnes. Les guides se révèlent donc indispensables. Nous découvrons bien vite la grenouille blue jean, mignonne mais venimeuse, les termites arboricoles, mais surtout la néphile, araignée  à l'apparence très impressionnante qui tissent des toiles parmi les plus solides au monde (et les plus grandes!). Son fil d'une couleur dorée est aussi dur qu'un fil de couture. Un oiseau-mouche qui se prend dans sa toile n'a aucune chance d'en sortir et elle en fait son snack!  Nous n'aimons pas beaucoup les araignées, et la Néphile, particulièrement sa toile, bloquait le passage de notre randonnée. Nous avons dû nous baisser pour pouvoir passer!

Grosse comme la paume de votre main, la Néphile n'est pas dangereuse. La composition de sa toile sert à fabriquer le Kevlar, le tissu des gilets pare-balles. Certaines toiles que nous avons vues mesuraient pas loin de 2 mètres!


Plus petite, l'argiope argentata tisse des "stabilisateurs" pour renforcer sa toile. Vous en voyez un en haut à gauche.

Termitière. Les termites sont minuscules et goûtent la menthe. Nous y avons goûtées!


Longicorne du genre Batora.


La fameuse grenouille Bluejean (ou dendrobate fraise) si commune dans les sous-bois. Il n'est pas conseillé de la prendre, car si elle est effrayée, elle sécrète un poison violent...


Autre image de la grenouille Blue jean.


Grébifoulque d'Amérique (femelle) en période nuptiale.


Anhinga (femelle) qui se sèche les ailes.


Au Costa Rica, vous ferez la connaissance des fourmis parasols. Les feuilles servent à faire cultiver un type de champignon dont elle se nourrissent. Les voir travailler jour et nuit en cheminant leur butin vers leur fourmilière sur des dizaines de mètres force au respect. Orientées par l'odeur qu'elles laissent sur des sentiers prédéterminés, ne mettez JAMAIS vos pieds dedans. Vous goûterez à leur morsure comme c'est arrivé à une touriste américaine!

Walking tree (Socratea exorrhiza). À chaque deux mois environ, une nouvelle racine s'ajoute aux précédentes, donnant l'impression que l'arbre se déplace...


Toujours avec notre guide, nous décidons un matin de partir explorer les canaux de Tortugero en bateau. Alessandro promet de nous faire voir les toucans. Comme le temps se gâte, il donne à notre petit groupe des ponchos. La pluie commence doucement à tomber pour ensuite se transformer en véritable douche! Le chapeau de Mélodie (150 euros) fond littéralement sur sa tête! Nos bottes d'hiver (marque Pajar 400$) prennent l'eau...et le bateau avec! En essayant de vider le surplus d'eau avec une vieille bouteille d'eau de javel, Mélodie laisse échapper son chapeau presque fini dans le fond mouillé du canot. Le guide et elle se regardent avec une envie de fou rire!

Et pas de toucan à l'horizon...

Mais notre guide tenait mordicus à nous en montrer un, question d'honneur! Un après-midi, nous nous rendions en canot au village de Tortugero et là, sur une murale et en énorme statue...un toucan!!! Wow!!
La fin de journée a été si riche en émotions -nos yeux ayant été trop sollicités-que nous étions complètement crevées. Pendant que les Français nous attendait patiemment pour le repas du soir (du boeuf Stroganoff), nous dormions déjà! ^^


Mélodie devant la mer des caraibes.


Mélodie au village touristique de Tortugero.


Guapiles et Puerto Viejo de Sarapiqui

Après deux jours passés à Tortugero, l'interbus dépose tout le groupe au restaurant Selva Tropical où l'on nous sert un copieux petit-déjeuner. C'est la dernière fois que nous verrons nos amis Français, car nous prenons des chemins différents (snif). En attendant notre prochain transfert, nous sommes allées photographier quelques espèces locales de papillons, dont le fameux Morpho bleu et de très belles fleurs dans une volière à papillons située en arrière du restaurant. 


Papillons oeil-de-hibou. La plupart des papillons sont très faciles à photographier...sauf le Morpho bleu!


Voici donc le Morpho bleu, les ailes repliées. De tous les papillons, il est le plus hyperactif et le plus farouche. Il ne se laisse pas facilement photographier et reste en place que quelques secondes. Il prend également  "plaisir" à replier ses ailes à la verticale pour nous empêcher de voir sa belle parure bleue! 


heliconius hecale.


Papillon. Espèce indéterminée.


Voilier géant.


Caligo.


Passiflore rouge ou Fleur de la passion.


Fleur Hot lips. On raconte au pays que si un jeune homme voit sur son chemin cette fleur, il aura la chance d'être embrassé par une belle fille!


Panache d'officier d'or (pachystachys lutea).


Heliconia stricta. Cette plante sert de "buvette" aux oiseaux-mouches. Les serpents, parfois, se cachent près de ces plantes pour pouvoir capturer une proie.


Heliconia rostrata. La préférée des oiseaux-mouches!


Jeunes pousses épiphytes.


Adorable et sympathique groupe de Français. Un dernier adieu avant de partir...


En allant vers Puerto Viejo de Sarapiqui, notre interbus bifurque dans une allée secondaire avant de s'arrêter au milieu d'une petite route parsemée de vaste étendues de champs et de plantations. À notre étonnement, une guérite et leurs gardes s'y trouvent avec un large panneau annonçant l'hôtel Tirimbina cachée tout au fond d'une grande réserve écologique qu'on ne soupçonne pas de prime abord. L'hôtel est fait sur le long. Chaque chambre possède un patio qui s'ouvre sur un petit jardin où l'on peut observer les oiseaux-mouches. Des sentiers mènent vers la canopée que des guides peuvent vous faire découvrir. Tirimbina Lodge fut pour nous un véritable coup de coeur!


Il faut dire que nous étions très téméraires: il était 5 heures du soir et nous voulions visiter  la forêt (en sandales) sans savoir que de l'autre côté du pont suspendu des serpents venimeux nous attendaient! Heureusement, un guide passait par là!...


Vue de la rivière Sarapiqui.


Paresseux à deux doigts à ses aises.


Arbre à caoutchouc. Les anciens indigènes confectionnaient un ballon dans cette matière lors d'une joute particulièrement cruelle: si les membres de l'équipe adverse perdaient, l'équipe gagnante les décapitait!


Blue-gray Tanager. Cet oiseau filait un mauvais coton près de notre patio. Mais après quelques heures, il allait mieux. D'après nous, il s'est frappé contre la vitre et a perdu connaissance.


Porthidium nasutum.  Vipère cornue. Cette espèce-ci n'est pas dangereuse quoique son venin peut doubler le volume de votre bras durant quatre jours.


Le fameux Fer-de-lance! Ici une jeune femelle prenant la fuite. Ce serpent, un jeune en plus, est TRÈS DANGEREUX. Son venin attaque le système nerveux et provoque des nécroses. Le muscle attaqué fond littéralement! Bref, de gros dégâts chez une personne de maigre constitution...Si un sérum anti-venin n'est pas administré, la victime meurt au bout de quatre heures!

Nous aimerions faire une petite parenthèse à propos des serpents ou autres bibittes venimeuses qui font partie du paysage du Costa Rica. Bon nombre de personnes avec qui nous avons montré la faune du pays étaient réticentes à l'idée d'aller visiter le Costa Rica à cause des serpents et des tarentules ou autres machins à plusieurs pattes qui pourraient mordre leurs orteils de touriste!  Sachez que les serpents et la plupart des espèces animales du Costa Rica ont une vie nocturne et fuient la présence de l'homme. Les serpents ne sont pas a priori des créatures agressives.  Ils n'attaquent pas quand ils vous voient. Ils fuient ou bien ils ne bougent plus! Par contre si vous les menacez, ils vont se défendre. Chez le serpent adulte, le venin est la dernière option qu'il va utiliser car il ne tient pas à le gaspiller! Les plus à craindre sont les jeunes serpents qui peuvent d'une seule morsure vider complètement leurs sacs à venin...Il y a plus de quarante ans de cela, 50% des Ticos se faisaient mordre par les serpents et beaucoup en mourraient (surtout parmi les paysans). Aujourd'hui, avec les progrès de la médecine, deux personnes sur sept vont décéder au cours de l'année d'une morsure de serpent parce qu'elles n'auront pas eu le temps de prendre l'antidote à cause de circonstance exceptionnelle. Les médecins divisent les serpents venimeux en deux catégories: les serpents-corails et les vipères. Si jamais vous êtes mordu, ils sauront par l'empreinte de la morsure de quel serpent il s'agit. En dernier lieu, les serpents se tiennent loin des sentiers faits par les guides et il est recommandé de marcher avec des chaussures qui recouvrent complètement les pieds. Vos promenades en forêt vierge deviennent ainsi plus sécuritaires.


La vie est belle quand même!



Le Tour du Chocolat

De nombreuses activités écologiques sont proposées sur le site, dont l'une nous salivait déjà juste à évoquer le sujet: le chocolat  En apôtres zélés devant le dieu Cacao, nous avons décidé d'accompagner le guide sur les lieux même d'un culte plusieurs fois millénaires!

Le cacao est originaire d'Amérique du sud et ne pousse que dans un climat humide spécifique. À l'époque,  Lorsque les indigènes (Incas) remontaient vers le nord à la conquête de nouveaux territoires, ils emportaient avec eux des grains de cacao. C'est ainsi que le cacao a pu faire son chemin jusqu'au Costa Rica, alors empire maya... Seule l'élite produisait du cacao parce les fèves servaient aux transactions économiques et que sa boisson au goût si particulier était considéré comme un cadeau des dieux. Pour deux semaines de salaire, notre Maya recevait 10 fèves. Si la fève était de mauvaise qualité, elle en valait que la moitié. Alors pour faire bonne mesure, le patron de notre paysan maya lui donnait donc deux fèves de mauvaise qualité qui valaient une fève de bonne qualité. Un homme pouvait payer une prostituée avec 8 fèves de cacao. Avec 10 fèves, vous avez un lapin pour dîner. En économisant, vous pouvez manger une grosse dinde pour 100 fèves de cacao. Si vous êtes riche, 200 fèves de cacao vous suffira pour vous payer un esclave!


Gros plan de la fleur de cacao, qui une fois fécondée, se transformera en une grosse cosse jaune lourde accrochée après l'arbre. Sur cette photo, l'arbre cacao a 47 ans et produit une petite quantité raisonnable de cosses par année tandis qu'en élevage industriel, l'arbre meurt totalement épuisé au bout de...4 ans!


Première étape: On casse la cosse sur un bout tranchant d'un billot de bois. Une fois ouvert, on découvre une grappe de fèves enveloppée dans une graisse qui servira à faire le beurre de cacao.


Deuxième étape: la torréfaction made in home. Les fèves sont mis dans des compartiments en bois et recouverts de plusieurs couches de feuilles de palmier. Le but est d'empêcher le germe de fleurir à nouveau (comme la petite gousse d'ail laissée dans le réfrigérateur pendant quelques mois). Les bactéries brûlent littéralement la fève de cacao produisant  une chaleur de plus de 40 degrés si le compartiment est très profond. Ce processus peut prendre plus qu'une semaine.

Le cacao torrifié de pure qualité (et non raffiné), prêt à être broyé pour donner le chocolat...


Troisième étape: ce vase à pilon fait en roche volcanique a plus ou moins 2000 ans! Les femmes indigènes prenaient 7 heures de leur temps pour broyer le cacao tout en se déhanchant (selon une coutume tribale, la femme Maya se devait d'être super sexy en toutes circonstances!)


Méthode expéditive des années 2000: le moulinet. Une petite quantité enfermée dans un petit sac Ziploc vaut sur le marché international 40$ USD ou entre 60 et 70 euros! C'est là qu'on voit au bout du long processus de torréfaction la vraie valeur du chocolat pure. Comprenez-vous pourquoi le chocolat belge coûte si cher?


Notre expert a fait fondre les copeaux de cacao en ajoutant un peu de sucre à canne et de cannelle afin d'en faire une boisson avec de l'eau bouillante. Le goût se rapproche de l'ancienne recette "chocolat épicé" que les Mayas ont offert aux conquistadors espagnols. Ces derniers se sentirent offusqués par cette boisson au goût un peu amer qui ressemblait à une "eau de caca" (d'ou le nom cacao).

Nous avons également eu le loisir de faire des tests de goût. Nous avons mélangé d'autres épices (poivre, par exemple)  avec notre breuvage, mais le plus inusité (et les guides insistaient) était de mélanger le chocolat chaud avec...de la poudre de chili. Quand ils nous virent avec les yeux ronds et la gueule en feu, les guides étaient morts de rire! Toutefois, cette "découverte" nous a laissé songeuses: la poudre de chili combinée à du chocolat chaud fait piquer et calmer les irritations du mal de gorge...À essayer, si vous avez un rhume carabiné!

Une autre découverte sur la composition du cacao non raffiné est qu'il contient beaucoup de protéine et constitue un véritable coupe-faim. En buvant seulement une petite coupe, vous êtes calé pour des heures! Les grandes compagnies occidentales de chocolat telles que Nestlé ou Hershey raffinent le chocolat en ajoutant du sucre. Ainsi la poudre de cacao vendue sur le marché à peu de frais a perdu beaucoup de sa valeur nutritive: elle n'est plus protéinée...

Aujourd'hui, le cacao est produit uniquement en Afrique. Le Costa Rica ne produit que 0,01% du cacao par rapport il y a 40 ans. Un champignon est malheureusement responsable des pertes considérables des plantations et le pays est trop pauvre pour investir dans les pesticides pour l'enrayer. De toute façon, ce ne serait pas vraiment une bonne solution écologique. Pour l'instant, le champignon ne sévit qu'en Amérique. Mais le plus à craindre sont  les changements climatiques: une étude récente (2011-2012) montre que la culture de cacao commence à se détériorer par ceux-ci, car les plants grandissent dans un sol et une humidité spécifiques. Les cultivateurs n'ont pas le choix de transplanter leur culture vers une altitude plus élevée. On estime qu'en 2050 70% de la production chutera si une solution rapide n'est pas apportée. Le chocolat deviendrsa alors une denrée luxueuse comme autrefois...


La Fortuna

De nouveau la route. Après avoir quitté Sarapiqui, nous descendons dans la région de la Fortuna, célèbre pour son magnifique volcan Arenal (du terme aréna).  Plein d'hôtel et de Lodges ont poussés comme des champignons dans cette région touristique. Malgré l'air campagnard, une petite ville avec ses commerces et ses restaurants s'active non loin du volcan non éteint. Nous nous installons à Arenal Oasis Ecolodge qui est dirigé par une famille totalement dévouée aux touristes et à l'environnement: une grand-mère gentille, son fils naturaliste et sa petite-fille qui lui tient compagnie.  L'originalité de cet écolodge (deux étoiles) est que chaque chambre est une petite maison en bois située au milieu d'une réserve ponctuée de sentiers, d'étangs et de forêts. Il y a une trentaine d'année cette magnifique réserve n'existait pas! De vastes champs agricoles occupaient des hectares de terrains dénués d'arbres. Le site fut abandonné par la suite pour des raisons économiques et la nature a depuis repris ses droits.  Aujourd'hui, la réserve abrite deux hôtes importants: la rainette aux yeux rouges et le grand Hocco. D'autres espèces y fourmillent également, démontrant la vitalité de la nature!


On se croirait en camping! Le seul bémol: la lumière n'éclairait pas assez l'intérieur de notre petite maison. Dommage pour la lecture...

Très tôt le matin, les enfants partaient à l'école...


Trois Ortalides à têtes grises. Ce sont des oiseaux de taille moyenne. À l'aube, mis à part une vache perdue, ils sont les premiers à chanter bruyamment.


En voici un en gros plan.


Ah oui, lui aussi il veut participer au concert!


L'une des surprises du site: le grand Hocco. De la grosseur d'une dinde, il faut dire qu'il ne passe pas inaperçu! La photo représente un des deux mâles qui vivent en couple (!)  La femelle est, selon les variantes, brune avec une tête blanche bariolée de noir.

Voici un dessin de la femelle tiré du livre The Bird of Costa Rica de Richard Garrigues. Vous pouvez vous le procurer à l'aéroport du pays. Ouvrage indispensable.



Gros plan de sa crête hérissée. Il impressionne beaucoup!


Les Hoccos sont des oiseaux de sous-bois assez discrets.  Les touristes ne les remarquaient pas toujours!Chaque matin, notre couple faisait leur tour de terrain à la recherche d'insectes, de graines et de fruits. Près du restaurant, ils venaient picorer quelques pamplemousses laissés à leur disposition. Personne n'a pu nous expliquer pourquoi ces deux mâles se tenaient ensemble. Ont-ils un lien de filiation? Autre observation: ils mangent des feuilles comme celles que vous voyez en bas de la photo, ce que mentionne aucune encyclopédie... 



Le soir venu, nous avons participé à une visite nocturne dans les sous-bois du site avec le naturaliste qui nous servait de guide. En petit groupe et avec nos torches, on partait à la découverte des bestioles un peu comme une chasse au trésor. Le naturaliste nous pointait différents insectes: des grosses lucioles avec deux taches phosphorescentes qui ressemblait à des yeux, des fourmis qui ne dorment jamais, des phasmes qui grimpent entre les feuilles ou encore une araignée qui imite l'apparence d'une branche pris dans sa toile...Mais les vedettes étaient les grenouilles!


Ding Frog. Comme son nom l'indique, elle émet un petit son de
clochette...La photo est de piètre qualité mais nous tenons à vous la montrer.


La rainette aux yeux rouges! Impossible à voir durant le jour, elle ne sort que la nuit. Elle passe son temps à se faufiler entre les feuilles.


Mascotte du Costa Rica mais aussi de la compagnie québécoise de téléphonie cellulaire Telus qui a grandement popularisé cette grenouille!


En voici une autre variante avec des points blancs sur le dos, aperçue à Quepos. Ces grenouilles-là peuvent faire des bonds d'au moins un mètre et leur croassement rappelle un son d'effets spéciaux qu'on entendrait dans un film d'extraterrestres: "wou-woooo-woooo". Imaginez deux cent grenouilles chanter comme ça...


Pour la photographie, nous l'avons attrapée avec notre chapeau, car si elle est effrayé, elle peut sécréter du poison. Bref, elle est très cute mais on n'y touche pas...


Période d'accouplement.


Oeufs de la rainette aux yeux rouges. Elle les dépose toujours au bord d'une feuille pour que la grappe puisse tomber dans le bassin d'eau où les têtards grandiront par la suite...


Sans doute le guêpier le plus petit que nous avons vu de notre vie. Le nid se tient en dessous de la feuille et on y voit les rayons...


Que mange-t-on au Costa Rica?

Durant notre séjour à l'Arénal, nous avons découvert que les Costaricains mangent en principe DEUX FOIS par jour. Ne vous étonnez donc pas si votre resto du midi a fermé ses portes jusqu'au soir. Bien qu'il existe des casse-croûtes pour contenter les estomacs dans les talons des touristes (et des Ticos aussi!^^), il se peut que vous vous trouvez malgré tout coincé au milieu d'une réserve avec un resto sans chef, le ventre à terre, une gueule de chien battu et que  la réceptionniste de votre hôtel vous annonce que le prochain restaurant est situé à 4 kilomètres à pieds (gros cailloux inclus dans la marche)! Nous nous sommes donc retrouvées devant deux options: ou bien nous volons les ananas et les bananes qui poussaient aux alentours de l'hôtel ou bien la marche forcée de 40 minutes...

Mais les Costaricains ont le coeur sur la main: voyant l'air pitoyable de ma soeur Mélodie, la gentille réceptionniste a appelé le propriétaire du petit casse-croûte pour nous faire cuisiner ce qu'on voulait! Il a ouvert exceptionnellement le resto du lodge JUSTE POUR NOUS!!! Nous l'avons chaleureusement remercier d'avoir pris soin de nos petits estomacs...

Maintenant la question vitale: que mange-t-on au Costa Rica?
 
La cuisine costaricaine est bonne, simple et consistante. En gros, elle contente les ventres creux de tout le monde. En se levant de bon matin, l'habitant va manger un copieux petit-déjeuner qui va lui permettre de se passer de dîner (déjeuner pour les Français). On nous sert habituellement des fruits frais qui sort habituellement du jardin d'à côté. Exit le surgelé et les bananes trop vertes. Les fruits sont goûteux et juste à point. Profitez-en! La papayes, la mangue, le melon d'eau, la banane et l'ananas forment les fruits les plus communs que l'on retrouve dans les assiettes. Les jus de fruits sont habituellement pressés à la main...divin! Après une bonne rasade de vitamine C, le Ticos va dévorer des oeufs brouillés accompagnés de riz brun avec des fèves ou des fèves au lard foncé.  Le soir, il mangera un plat principal de poulet ou de poisson assaisonné de différentes sauces épicés. On nous a servis dans un casse-croûte à Quepos une très bonne sauce ketchup fait maison (on voyait très bien les légumes qui la composaient) qui pourrait facilement remplacer le ketchup industriel de chez nous. Une anecdote: nous sommes allées dans un dépanneur à Monteverde. Une petite fille pauvre avait quelques sous pour s'acheter une friandise. Bien que le dépanneur regorgeait de bonbons, elle a choisi... un fruit!


On commence toujours par les fruits: ananas, papayes et melons d'eau. Exceptionnellement, on ne tombe pas malade en mangeant des fruits ou de la salade au Costa Rica. Nous savons que l'eau est potable, mais nous vous conseillons la prudence et de prendre toujours de l'eau embouteillé.


Voici le véritable fruit de la passion que tout le monde boit en jus Oasis chez nous! L'intérieur est creux et renferme des graines, un peu comme une grenade. Personnellement, il vaut mieux le presser en jus pour goûter la saveur légendaire de ce fruit populaire.


Plat typique du Costa Rica servi dans une feuille de palmier: du poulet, de la salade, du riz, des morceaux de patates nappés d'une sauce douce sucrée et des haricots noirs. Les Américaines qui nous accompagnaient ont adorées!^^


Le volcan Arénal

Le clou du spectacle de cette région est bien entendu son célèbre volcan qui surplombe la région, tel un Vésuse menaçant Pompei. L'Arénal, par sa forme conique, est un jeune volcan qui se réveille de temps en temps. Si on a de la chance, on peut assister à une coulée de lave! Sa dernière éruption remonte aux années 60. Les villageois avaient fui, mais une mère est ses enfants ont malheureusement rencontré la mort au bout de la route...Sous un soleil de plomb, nous avançons à travers des chemins de bambous qui forment des arches au-dessus de nous. Des boas et des lézards peuvent parfois être entraperçus.  Nous croisons au loin un coati, pressé de partir.  Malgré son air peu farouche, le coati est un animal qui peut devenir dangereux. Le guide nous raconta qu'un jour un coati s'était approché d'un groupe de touristes pour de la nourriture. Croyant que le guide en avait sur lui, il avait fait un bond d'un mètre et tomba sur sa poitrine en le labourant avec ses griffes! Le coati a la taille d'un chien et on imagine facilement la frayeur de notre pauvre guide... Après les cannes de bambous, le décor avait à nouveau changé: une forêt dense en hauteur parsemée de plus en plus de grosses roches volcaniques. Notre groupe en sueur n'en menait pas large! Mais au bout de ces "terribles obstacles" un superbe panorama nous y attendait!


Le majestueux volcan Arénal.


Piste de bambous, refuge de serpents arboricoles.


Chenille du papillon de nuit de type Automoris. Ses piques qui ressemblent à des sapins miniatures sont très urticants. La douleur (brûlure) peut durer plusieurs jours. 


Une Américaine nous a gentiment photographiée devant l'Arénal tandis qu'on avait le soleil en pleine face et qu'on essayait (en vain) de sourire sous la chaleur torride. Cette journée-là, il n'y avait pas de coulée de lave, mais nous avons vu le sommet du volcant fumer! On ne peut pas se rendre plus près du volcan ni l'escalader...

Vue panoramique de la jungle.

Après l'enfer de Dante, Uniktour a eu l'idée de terminer cette excursion par une magnifique soirée aux Thermes d'Écotermales où l'eau provient directement des sources d'eau chaude du volcan et où un bon repas convivial nous attendait également. Alors que des hordes de touristes se ruaient au Tobacon, nous allions relaxer dans un site plus discret et tout simplement magique! En nageant dans la piscine sous un ciel étoilé accompagnées par le chant des grenouilles, nous nous sommes senties au plus près du paradis...


D'une taille d'une dizaine de centimètres, cet insecte, une corydale cornue femelle, aperçue aux Ecothermales avait, à la grande surprise de ma soeur Mélodie, une tête extrêmement mobile dotée de puissantes pinces! Très méfiant, il surveille la photographe, prêt à attaquer si elle le touche! Ma soeur a dû s'improviser guide animalier pour convaincre un groupe de Français qu'un longicorne est innocensif (voir une des photos)...


Monteverde ou le paradis des germanophones

La région de Monterverde est connue pour sa réserve et ses pâturages alpins. De la jungle tropicale de Tortugero et de Sarapiqui, nous voilà transposées dans un décor complètement européen! Voir un toucan sautiller dans un sapin est franchement étrange...Notre car monte en altitude et les chemins ressemblent de plus en plus à des serpents lovés l'un contre l'autre. Le pire reste à venir: la belle route est remplacée par une voie rocailleuse qui dure pas loin de trois heures. Il faut le dire tout de suite: Monteverde est le far-west du Costa Rica. Une région isolée où aucun fonctionnaire municipal et encore moins la présidente du pays n'a envie d'y investir son argent. Les camions usent leurs pneus sur de gros cailloux, faisant revoler sur la voie de gros nuages de poussière. Toute la végétation et même les maisons sont grises! La marche à pied est quasi impraticable et dangereuse à certains endroits. Mais notre plus grosse surprise reste l'hôtel...


Urubus noirs et à tête rouge dévorant un opposum sur le chemin menant à Monteverde.

On monte de plus en plus haut et la température change...


On se croirait en Suisse...


La charette à boeuf, symbole du travail au Costa-Rica.


L'hôtel Swiss Miramontes, comme son nom l'indique, est tenu par deux propriétaires d'origine suisse germanophone. Chanteuse et guitariste, l'homme et la femme ont voulu prendre leur retraite en contruisant un petit hôtel de charme situé sur une butte. En consultant leur bibliothèque, nous avons découvert à travers les albums photos l'évolution de leur hôtel ainsi que les plans d'aménagement paysager qui l'entourent. L'homme parle trois langues: l'allemand, l'anglais et l'espagnol et la femme, le français, qu'elle a appris dans sa région natale en Suisse. Pour eux, nous sommes de "vraies" touristes, car à notre grande surprise l'hôtel est plutôt une halte pour la communauté germanophone du coin qui désire siroter une bonne bière et passer du temps entre eux. Bref, nous sommes dans un pays étranger où nous sommes les étrangères perdues dans un club fermé d'Allemands! Si vous avez vu le dernier film de la série X-men dans lequel Magnéto traque au Chili d'anciens SS qu'il trouve dans un hôtel, vous avez (presque) visité virtuellement l'hôtel Miramontes à ceci près qu'il manquait dans la scène du film les skis sur le mur!  Trois gros chiens (de race allemande) gardaient l'entrée et prenaient plaisir à mordre les pneus des voitures. Les propriétaires nous ont donné une carte des environs et nous avons décidé d'explorer les alentours...


La chambre "San Francisco". Il ne manque que la tête d'orignal!


Fleur blanche de type clématite qui rappelle l'edelweiss pour les nostalgiques du Tyrol lointain...


Sommes-nous en Europe?
 

Mélissa sur une propriété équestre, non loin de l'hôtel.


"Un jour vint dans notre pays un étranger"...

Il n'y avait pas grand-chose dans le coin. Nous avons fait rapidement le tour de l'hôtel et visité ses magnifiques petits jardins sans l'ombre d'un animal exotique, à part le splendide Motmot qui s'est laissé gentiment photographier.  Un peu déçues, nous avons entrepris de jouer les exploratrices avec notre carte qui s'est révélée complètement inutile: on avait beau la lire à l'endroit ou à l'envers,  les pancartes que nous voyions contredisaient la direction donnée par la carte. Chaque centimètre de ligne dessinée devenaient des dizaines de kilomètres à pied avec des voies de plus en plus escarpées, traversées par des poids lourds qui nous coupaient la respiration par la poussière polluante. Heureusement, il y avait un petit dépanneur pas trop loin où l'on pouvait se fournir en nourriture et en...serviettes hygiéniques! Pour le reste, le taxi demeure la meilleure option.

A part attendre le lendemain pour visiter le Parc Selvatura, il n'y avait rien à faire pour tuer les heures de l'après-midi. Nous restions la plupart du temps dehors,  évitant les yeux interrogateurs des visiteurs allemands qui se demandaient bien ce qu'on faisait ici. Et où étaient les Ticos et leur charmant sourire pour nous rassurer que nous sommes bien au Costa Rica?

Motmot houtouc.


Dans Le Monde des Oiseaux de Jean Dorst il est écrit que le Motmot s'arrache lui-même les barbes de sa queue et que cet étrange comportement n'avait pas encore trouvé d'explication...Ce phénomène n'a pas été relevé dans les encyclopédies ultérieures (le livre datant des années 50-60). Sans doute une fausse donnée scientifique. 


Queue de chat.

pompon rouge.


Hibiscus rosa. Cette fleur est tellement commune qu'elle pousse en grappe le long des routes.
 


Orchidée.


Les fameuses Orchidée-araignées.


Cactus étoilé.


Quartier de Monteverde.

Le soir venu, nous avons opté pour une excursion nocturne avant le souper dans l'espoir de rencontrer la grande vedette locale: la tarentule. Un jeune couple germanophone n'arrêtait pas de nous jauger et de rire de nous tout au long de la préparation de l'excursion. Surtout la jeune fille qui émettait des commentaires sur notre apparence. Pas besoin d'une traduction pour savoir qu'elle nous trouvait bizarre avec nos habits et nos visages identiques. Elle a moins ri quand le guide lui a dit d'aller se rhabiller pour la circonstance. Il fallait avoir une vraie tête de noix pour partir en "gougounes" (sandales),  les jambes à l'air et en mini T-shirt en pleine noirceur avec tout ce qui compte comme bestiole rampante...

Cette tarentule a élu domicile sur un terrain de football pas loin d'une école...


La tarentule est un animal essentiellement nocturne. Elle se déplace très peu hormis le mâle, de taille plus petite. La femelle peut rester un an dans le même trou et attend patiemment qu'une proie se présente devant sa tanière. Grâce aux vibrations, elle sort brusquement telle une main baladeuse et effrontée. Terrifiant et impressionnant à la fois! Notre guide local nous a montré de véritables vers luisants et non pas des lucioles qu'on appelle à tort chez nous de "vers luisants". Les vers se promenaient en grappe sur les rampes des voies d'accès et les illuminaient de leur lueur phosphorescente. Tout le sous-bois en étaient recouverts. Une scène magique digne d'Avatar. Quelques oiseaux et paresseux roulés en boule dormaient bien cachés dans le feuillage pendant qu'on s'énervait comme des enfants en bas. Le guide nous a montré une énorme fourmilière de sable d'une circonférence d'un mètre. Les fourmis coupe-feuille continuaient à transporter leur butin aucunement importunées par notre présence. Mais le plus beau reste la clairière magnifiquement éclairé par la pleine lune et son ciel digne d'un planétarium. Avec des jumelles, on pouvait voir des milliers d'étoiles et même des galaxies! Ce fut un moment très fort!


Quand le soleil se couche...


Au retour à l'hôtel, la température avait chuté de plusieurs degrés. Il faisait frais et nous avions très faim. Heureusement, les propriétaires offrent un menu varié composé de plats européens. En voulant faire simple, nous avons décidé de prendre un bon spaghetti. On nous a servi les nouilles dans une sauce tomate des plus basiques, une sorte de réminiscence de mes anciennes recettes de sauces tomates ratée. Le jus sortait d'une distributrice et n'avait donc rien d'authentique. Et l'assiette était énorme. On avait beau manger, l'assiette ne semblait pas se vider et il n'y avait déjà plus de place pour le dessert...Quand la dame est venu voir si tout allait bien et qu'elle a vu nos assiettes à moitié remplies, elle s'est écriée: "C'ÉTAIT PAS BON?!". Pendant un instant, nous nous sommes retrouvées dans la gargote autrichienne avec la serveuse qui nous avait posé la même question, sauf que cette fois-ci, elle nous parlait en français et nous étions au Costa Rica!

Bien sûr, bien sûr, c'était bon. C'est juste que...
C'est trop gros.
Nos estomacs sont trop petits.
Et puis, peut-être que la sauce finalement...

On voulait se cacher, s'enterrer en-dessous du plancher, disparaître dans la forêt. Rien à faire. Elle ne nous croyait pas! Dépitée, elle a pris nos assiettes et elle est repartie dans les cuisines...

La nuit tombée, il faisait si froid dans notre chambre que nous nous réchauffions à l'aide de notre séchoir à cheveux. Les petites couvertures de laines étaient trop minces. Comme il n'y avait pas de chauffage, l'idée de prendre une douche était donc exclue. L'estomac très lourd au point d'être malade, notre bouteille Maalox nous a épargné une nuit blanche! Enfin presque, parce qu'on entendait quelques personnes roter après avoir bu une chope de bière...À moins que ce soit le spaghetti qui nous a donné des hallucinations auditives?!


Fourmilière lors d'une randonnée nocturne.


Le parc Selvatura

Le lendemain matin, un petit-déjeuner copieux et le sourire d'une serveuse Ticos ont fait disparaître nos "gueules de bois". En plus, un touriste allemand nous a salué...en français! Sur le coup de la bonne humeur,  nous avons opté pour la visite du parc Selvatura où on peut jouer les Tarzannes au-dessus de la canopée ou se transformer en photographe-reporter du National Geographic...


Un chemin de brique dans une foret tropicale...


Terminalia Oblonga, arbre sans âge.


Chaque arbre avait sa propre micro-flore et micro-faune!


Oreille d'éléphant ou, comme disent les indigènes, "Parapluie du pauvre".


Chamaedorea costaricana.


  La réserve de Selvatura est énorme et comporte différentes sections dont une immense volière à papillons et un musée sur les insectes que nous n'avons malheureusement pas pu visiter. Il comprend un restaurant qui plaira à tous les palais (vraiment chouette!) et un hôtel à proximité. Pour les amoureux des oiseaux,  le site abrite un petit parc à ciel ouvert où des colibris du coin viennent librement s'abreuver de l'eau sucré des plateforme installées exprès pour les attirer. Bien que le billet n'est pas compris dans le prix de la visite, cette aubaine en vaut la peine car il est très difficile et frustrant de photographier un colibri en pleine nature sans ces plateformes pour l'attirer. Les colibris, comme le Morpho bleu, sont de véritables paquets de nerfs qui font la pause que quelques secondes avant de disparaître sans que vous n'ayez eu  le temps de rajuster votre appareil et de sacrer. La réserve de Selvatura met donc un point d'honneur à sauver l'âme du photographe animalier!


Oiseau-mouche à l'ombre.


Campyloptère violet mâle.


Brillant fer-de-lance femelle.


Brillant fer-de-lance mâle.


Colibri a gorge pourprée femelle.


Nid d'oiseau-mouche.

La tyrolienne

Le parc est également reconnu pour ses tours à la tyrolienne, l'exploit à tenter pour prouver à tout le monde qu'on est des braves même si on a la chienne! Avec les ceintures de sécurité, le casque et la paire de gants, tous les touristes se sont regroupés autour d'une petite équipe de "cascadeurs" qui nous a enseigné l'art de glisser sur le câble sans se fatiguer. Une petite leçon vite faite et le tour est joué! Sauf qu'entre la théorie et la pratique, il y a un monde...Assurer son équilibre sans tournoyer sur soi-même dans le vide est très difficile, sans compter l'irrésistible envie de freiner quand on voit au bout de la corde un énorme crochet métallique auquel on va tout droit s'y percuter! Pour les plus peureux, rassurez-vous: pas de maux de coeur ni vertige. On passe à travers la forêt comme une caméra de film. La sensation est extraordinaire et rappelle le rêve éveillé. Le dernier parcours faisait un kilomètre de long et avait une hauteur où les aigles volaient presque à nos côtés!

Les toilettes

Après s'être restaurées et ramassées quelques souvenirs, Mélodie et moi avons envie de soulager notre vessie. Les toilettes publiques nous ont étonnées: d'un côté, les toilettes pour hommes complètement à découvert sans la moindre intimité (et désertes) et de l'autre, deux cabinets de toilettes de filles. En entrant dans l'un d'eux, Mélodie constate que l'ouragan Katrina a passé par là: rouleau de papier toilette à terre, bol sale, etc.

-"Ah, que les filles sont malpropres!"

Toutefois l'autre cabinet que je prend se révèle très propre et ordonné...Bizarre.
Mélodie prend son temps tandis qu'un touriste hispanique passe par là, dédaigne les toilettes à aire ouverte et en regardant l'écriteau au-dessus des deux cabinets, décide d'y entrer...Un grand cri de demoiselle effarouchée retentit faisant bondir notre homme vers la sortie. Gêné, il ne comprend plus rien. Il regarde l'écriteau: pas possible, il n'y a pas d'erreur, c'est bien écrit "Toilette pour hommes"! Nous nous regardons tous les deux et nous rions de la méprise. Mélodie sort des toilettes encore courroucée et je lui annonce que l'un des deux cabinets était une toilette pour hommes!


En quittant la région de Monteverde...


Route de Carara et Quepos

Au petit matin, nous avons quitté la région de Monteverde avec un autocar qui ramassait également d'autres personnes. Nous descendions d'altitude en empruntant des chemins cahoteux digne d'un safari. Après presque une heure de turbulence, notre autocar regagnait enfin les belles routes alsphatées de la côte de l'océan Pacifique et tout le monde dans un élan de communion a poussé un grand soupir de soulagement!

Cinq heures de route nous attendaient ponctuées de pauses où on allait se revitaliser dans des boutiques souvenirs. Les Ticos ont à coeur l'entretien et la construction des routes. Lorsqu'ils ont creusé dans des flancs de montagnes, ils recouvrent d'une sorte de coulée de matière caoutchouteuse les rochers susceptibles de causer des éboulements. Pour assurer une sécurité maximale, ils mettent même en dessous du grillage. Nous avons vu un de ces énormes rocs qui pourrait, s'il déboulait, écraser aisément une automobile ou l'entraîner dans un ravin. Au Québec, les éboulements sont assez rares et on se contente habituellement d'un simple grillage pour recouvrir des falaises.

Puis nous avons vu quelque chose d'extraordinaire: des aras rouges en liberté!


Aras macao. Ils n'ont pas fréquenté la région où nous étions depuis une cinquantaine d'année! Pour la biodiversité, c'est donc une très bonne nouvelle...


C'est le chauffeur qui les a aperçu et s'est arrêté sur le bord de la chaussée pour nous les montrer. Certains vont peut-être nous dire que c'est banal. Tout le monde a déjà vu un ara en cage, dans une animalerie ou dans un zoo, mais peu de gens peuvent se vanter d'en avoir vu en pleine liberté et dans leur milieu naturel. Ils étaient au moins 50 individus en train de faire des acrobaties dans la cime des arbres. Les photographier n'était pas facile puisqu'on les observait de l'autre côté de la chaussée. Ils criaient à des kilomètres à la ronde. Après s'être donné en spectacle, nos aras se sont tous envolés. Magique!

En début d'après-midi nous sommes finalement arrivées à Quepos, une ville très touristique (on y a même vu le drapeau du Québec!) où le soleil est inclus, comme on le dit chez nous! Quepos semble être divisée en deux parties, la basse-ville très étendue et la haute-ville situé sur une montagne. Il n'y a pas de classes sociales distinctes,  la ville a été bâtie selon les caprices de l'environnement. Très organisée, elle possède de quoi satisfaire toutes les familles en mal de vacances et elle est surtout reconnue pour sa réserve, le parc Manuel Antonio, qui concentre la plupart des animaux vedettes du Costa Rica.

Plage principale de Quepos. On se croirait dans l'un des films Pirates des Caraibes. Le parc Manuel Antonio est juste de l'autre côté de la jungle...et possède une plage encore plus belle (pas de cailloux). Pour y séjourner, vous devez payer le prix d'entrée de la réserve!


Pélican.


Hôtel Espadillas. Pour ceux qui veulent passer des vacances en famille et connaître le Costa Rica sans effort, Quepos et cet hôtel sont pour vous! Chambre coquette avec télévision et salle de bain. A proximité, il y a la salle de réception (photo) pour vos sorties, une piscine juste en arrière et derrière les arbres...la plage! En longeant la sortie de l'hôtel, des restaurants vous attendent (et de très bons!).


Les "compagnons" paresseux de l'hôtel: les iguanes. Ils se reposent partout: sur le toit, par terre ou...dans les égoûts!


La grasse matinée...


Un Tiger Heron à l'affût.


Amarante. Ce type de fleur exotique que l'on trouve parfois chez les fleuristes pousse ici naturellement. De couleur rouge, il en existe une version pourpre comme sur cette photo.


Fleur-torche poussant près de l'hôtel.


Redginger. Nous avons toujours vu cette fleur en plastique!


Manuel Antonio

Pour l'excursion du parc Manuel Antonio, un jeune naturaliste nous attendait. Lorsqu'il a vu que nous étions jumelles, il a évoqué sa mère qui en était peut-être une. Sur le coup, on a pas compris. Comment peut-on n'être pas certain de sa gemellité? Le naturaliste nous a alors raconté une bien triste histoire familiale: quand elle était toute petite, sa mère se souvient qu'elle avait une soeur et qu'elles s'amusaient près d'une rivière tandis que leur mère lavait et battait son linge (c'était il y a une trentaine d'années de cela!). Tout à coup, il eut une terrible inondation qui emporta tout sur son passage, incluant les deux petites filles. 24 heures plus tard, on découvrit une des petites filles tout en haut d'un cocotier tandis que l'autre fut perdue (probablement noyée) à tout jamais...La petite fille grandit, devint mère à son tour. Elle était pauvre mais son fils ne manquait de rien. Puis un jour elle eut une grave maladie qui paralysait graduellement son corps et mourrut à quarante et quelques années... Le naturaliste avait environ notre âge et cela nous faisait tout drôle de voir une personne de la même génération que nous évoluer dans un environnement de pauvreté. La maladie de sa mère nous a beaucoup intriguée. Comme ils étaient trop pauvre pour faire venir un docteur, la cause de sa mort reste une énigme. D'après les symptômes que le jeune homme nous a décrit, nous avons penché pour la sclérose en plaque ou une maladie dégénérative se rapprochant. En tout cas, cette femme a finalement rejoint au Ciel sa petite soeur.


L'heure de la marée basse vers 6-7 heures du matin...

Les inondations ne sont pas rare dans la région. Il y a deux, trois mois précédant notre départ pour le Costa Rica, notre hôtel était...sous l'eau! D'énormes arbres étaient tombé et une belle liane qui servait de voûte naturelle dans la réserve fut complètement arrachée. Les orages violents occasionnent aussi des pannes d'électricité et c'est pour cette raison qu'il y a des allumettes et des chandelles dans chaque chambre d'hôtel!Les habitants de la région se sont vite remis sur la réno avant l'arrivée des touristes, de sorte qu'on aurait jamais cru qu'il y a eu un déluge!


Les crabes fuient la présence humaine comme la peste et n'hésitent pas à sauter!


Les bernard-l'hermites ont fait les frais de notre insatiable curiosité...


Anole gonflant le cou sous la chaleur du soleil levant.



La réserve est située à quelques marches de l'hôtel. L'entrée n'est pas gratuite et n'essayez pas de rouler les gardiens en faisant accroire que vous avez oublié vos billets ni de trouver un moyen de contourner la barrière. Nous vous conseillons d'emmener vos serviettes de plage et vos maillots car la visite se termine par l'accès d'une très belle plage. Vous pouvez faire la visite seul, mais nous vous conseillons vivement un guide qui sait par son expertise où vous devez regarder et qui est de plus équipé de longues-vues pour voir certaines espèces arboricoles. On répertorie 109 espèces de mammifères et 184 espèces d'oiseaux dans une très petite superficie! C'est Juan Ponce de Leon, un explorateur (conquistador) espagnol qui fut le premier à découvrir l'endroit en 1519. Il fut également un des premiers européens à avoir découvert la Floride. On raconte que Ponce de Leon, tout comme Jack Sparrow, recherchait la Fontaine de Jouvence ou, comme certains le prétendent, une eau aux propriétés particulières qui pouvait guérir son impuissance sexuelle! Comme son nom n'était pas assez sexy, on a préféré lui accoler le nom de Manuel Antonio, un poète espagnol du 20e siècle...


Les fameux capucins. Nous les avons vu de plus près lors d'une excursion dans la mangrove (voir plus bas). Celui-ci mange un pois doux. Les capucins en sont très friands.


Voici une cosse de pois doux ou Icecream bean. Vous pouvez en consommer sans danger. Le noyau (partie non comestible) est entouré d'une peluche blanche qui a le goût de la crème à la vanille!


Les Icecream bean peuvent devenir très grosses et se vendent communément sur les étals de marchés. Certaines servent à des fins décoratives...


Regard malicieux. Les singes sont difficiles à photographier de face, car croiser le regard est synonyme de provocation. Les singes vont donc détourner ou baisser leur tête pendant que vous voulez les photographier.


Qui est là? Un toucan sort sa tête des branchages. Remarquez l'énorme bec coloré. Les toucans fréquentent le sommet des plus hauts arbres. Il est donc très difficile avec une simple caméra de les capter...


On voit plus clairement l'espèce: il s'agit de l'Araçari de Frantzius. Ce toucan mange les fruits des arbres, mais ne dédaigne pas les oeufs ou de petites proies genre lézards. Le mâle et la femelle ont une apparence similaire et dorment dans un trou d'écorce, la queue repliée sur leur tête.


Voici un dessin de l'oiseau tiré du livre The Birds of Costa Rica de Richard Garrigues.



Paresseux à trois doigts et son petit photographiés à travers une longue-vue. Les paresseux mènent une vie solitaire et se rencontrent durant la période de reproduction. Après 6 mois de gestation, la femelle met un seul petit au monde. Durant 9 mois, le petit apprend par la salive de sa mère à connaître les feuilles comestibles et celles à éviter.


Paresseux à deux doigts. Il lui faut un mois pour digérer et il descend de son arbre une fois par semaine pour faire ses besoins. Longtemps considéré comme un animal stupide, le paresseux est l'un des animaux les plus adaptés sur terre.


Jeune boa constrictor. Celui-ci sortait d'une pile de bois abandonnée sur la plage. Mélo fut la première à le remarquer et tous les touristes se sont rués pour le voir. Le serpent a figé...Un gardien de sécurité est venu pour l'emmener au loin...


Les maracas, instruments de percussion indispensable à la musique d'amérique latine, sont fait à partir de cette calebasse.



Attention, arbre de plage toxique!

Notre visite s'est terminé sur la plage où notre guide nous montra un arbre particulier qui pousse communément sur la plage: le mancenillier ou manzanillo. Ses fruits qu'on retrouve parfois sur le sol ressemblent à de petites pommes vertes d'où son nom espagnol (manzana=pomme). Cet arbre et ses fruits sont des plus dangereux pour l'homme. Si on ingère le fruit, on ne revient pas vivant du Costa Rica. Sa sève et son écorce (surtout mouillé par la pluie) provoquent des inflammations. L'eau qui ruisselle des feuilles lorsqu'il pleut est toxique! Apprenez à reconnaître ce type d'arbre et protégez vos enfants...

Les Mangroves,  les singes et nous

La mangrove est un écosystème de marais d'eau salée. Elle se développe sur le littoral dans des zones calmes et peu profondes. Elle sert de barrière naturelle durant les grosses tempêtes de mer, empêchant les inondations d'envahir les berges. Les paletuviers sont les principales espèces végétales qui ont su s'adapter dans un milieu où la salinité est élevée. La mangrove attire une riche biodiversité: ibis, aigrettes, crabes, poissons, amphibiens, reptiles et mammifères. À bord de notre bateau, nous avons vu des pécheurs locaux attraper de grosses prises avec de simple fils de pêche...


Au Costa Rica, on rencontre principalement le paletuvier noir et le paletuvier blanc. Leurs racines filtrent l'eau pour les besoins de l'arbre. L'écosystème est tout de même fragilisé par la pollution et les changements climatiques.


Autre vue de la mangrove. Des locaux viennent parfois prendre du bois, mais en raison de son taux salin, il ne brûle pas très bien...


Plein de crabes multicolores logent dans les mangroves et filent comme des lapins lorsqu'on veut les prendre. On surnomme celui-ci Lucky crabe parce que le mâle a...deux pénis! On l'appelle aussi Tête de tigre car le motif de sa carapace évoque le visage du félin...


Le Myrmidon est le plus petit fourmilier du monde. Il s'active uniquement la nuit et le jour il dort en boule accroché à une branche. Celui-ci avait le sommeil plutôt profond! On ne connaît pas grand chose de sa reproduction...


Belle illustration des années 60 du livre Les animaux d'Amérique du sud de la collection "La vie privée des animaux" de Rinaldo D. D'Ami. Notez sa longue langue noire.


Ah, les capucins! Sans gêne et très hardi, ils viennent quémander des morceaux de banane que leur donnent les guides ou les touristes. Ces singes ne sont pas apprivoisés et nous avons vu l'un d'eux attaquer une petite fille qui s'est réfugié auprès de sa mère, elle aussi apeurée par son comportement agressif. La prudence est donc de mise.


Ces petits chapardeurs n'ont décidément aucun respect! Veillez à ne pas vous faire mordre non plus...



La Grande Bleue, la pêche et nous

Nous avons décidé de terminer notre voyage en allant à une partie de pêche sportive! Le Costa Rica est reconnu pour ses belles prises, dont le fameux marlin. La pêche attire souvent la gent masculine alors qu'elle devrait à notre avis attirer les deux sexes. Les femmes ne sont pas nombreuses à vouloir tenter au moins une fois l'expérience, mais nous vous garantissons de fortes émotions. Aller pêcher en haute mer constitue aussi une grande épreuve d'endurance et de courage: le fort roulis des vagues, l'éloignement des berges peuvent vous effrayer, de même qu'un soleil digne du désert du Sahara peut anéantir toutes vos forces. Si vous passez à travers tout cela, vous êtes, comme diraient les pécheurs locaux, une "strong Lady"!


Notre bateau de pêche arrive au quai d'embarquement. Deux hommes sont à bord: le conducteur et le pêcheur d'expérience. La pêche est de type "catch and release" (attraper et relâcher) car notre intention n'est pas de rapporter du poisson pour souper...Le coût pour une telle sortie est de 1000$ USD.


Nous nous éloignons des terres...Malgré la toiture, le soleil brûlant pénètre chaque recoin du bateau. Il n'y a pas d'ombre et le besoin en eau devient urgent (on prenait de la glace dans le cooler). La cale est trop petite pour s'y réfugier. On a l'impression de se trouver en plein désert et il n'est que midi! Nous vous conseillons vivement d'apporter des lunettes de soleil, un chapeau, une chemise à manche longue, de la crème solaire et beaucoup, beaucoup d'eau! Truc contre un éventuel mal de mer: balancez-vous au gré du roulis et ne mangez (presque) rien. Si vous avez déjà vomi sur un traversier, apportez vos pilules!


On parle ici de grosses cannes à pêche pour capturer le gros espadon. On cale le manche dans un trou pour ne pas que la canne vous échappe des mains. Le moulinet est énorme et le fil épais. Une bonne poigne est de mise! À mesure que le poisson remonte à la surface, il faut tirer après la ligne et renfiler la ligne. Comme ça, le poisson risque de ne pas couper la ligne.


Mélo tire et le pêcheur lui apporte un coup de main...En passant, l'appât utilisé était un poisson de type récif corralien.


Au bout d'une vingtaine de minutes, un tazzard s'est pointé. Le poisson étant très glissant, le pêcheur le maintient solidement avec ses gants...


Remarquez sa denture. Il faut dire aussi que l'hameçon lui a causé blessure et souffrance...D'ailleurs le tazzard a vomi sur Mélo...la formule Catch and release ne semble finalement pas exclure la douleur de l'animal...


Cet autre tazzard a bien mal fini: à notre grande incompréhension, le pêcheur l'a assommé d'un coup fatal et l'a mis dans un sceau. On croyait que c'était pour lui...C'était pour nous! Comment dit-on CATCH AND RELEASE en ESPAGNOL, s'il vous plaît? Il était impossible pour nous d'emporter cette prise à l'hôtel. Après quelques explications, le pêcheur a gardé le poisson pour nourrir sa famille.


Méli a capturé un magnifique poisson-coq! Une très belle prise! Il a été relâché après...


Frégates sur un rocher. On a même remarqué un phaéton, une sorte d'oiseau de mer à la couleur blanche avec une longue queue rouge qui n'est pas supposé vivre dans cet aire géographique. Les vagues qui se fracassent contre les rochers peuvent devenir très dangereuses pour le bateau car elles tendent à l'entraîner. Un moment donné le bateau surfait sur une vague très élevée alors qu'en dessous la mer se trouvait à un niveau trop inférieur. Le temps de réaliser qu'on allait bel et bien chavirer, le chauffeur du bateau a réussi à caler le moteur et à nous sortir de là en vitesse!


En soirée. Nous revenons alors que d'autres vont pêcher...


En guise de dernière activité avant notre départ pour le Québec, nous avons fait de l'apnée en nourrissant des poissons dans la mer avec des ananas! Ce fut une très belle expérience. Les poissons étaient aussi fous que des pigeons! Nous avons quitté le Costa Rica en emportant avec nous un peu de soleil dans nos coeurs et une certaine nostalgie...

FIN.