Récit sur le Kenya (en cours)!

Kenya (2017)

Ma sœur avait vu dans un magazine de voyage une vue panoramique du Masai Mara et eut une grande envie de visiter à nouveau le continent africain. Les gros animaux et la nature lui manquaient (à moi aussi) et ensemble, nous avons opté pour le Kenya, le pays des safaris avec ses réserves naturelles les plus célèbres au monde comme le Masai Mara, le lac Nakuru ou encore Ambroseli...Le Kenya bien sûr, c'est le mont Kilimandjaro, le peuple Massai, Karen Blixen et le point d'origine de l'Humanité!
 
Mais au-delà des paysages de rêves, le Kenya n'est pas à la portée de toutes les bourses. Pour avoir le confort des hôtels 4-5 étoiles, prévoyez un budget 7000$ et plus. Mais il existe tout de même des formules économiques. Nous avons pris la formule "camping" avec Gadventures pour un total d'environ 5000$ pour deux personnes pour un séjour de 9 jours en petit groupe de 14 personnes.

Voici les points que nous avons visités durant notre séjour.
 
 
Le tourisme de masse n'est pas encore au rendez-vous avec le Kenya, qui n'est pas du tout l'Afrique du Sud et encore moins le Wakanda, le pays de T'Challa alias la Panthère noire des Avengers. Quant à la Tanzanie sa voisine immédiate, elle commence tout juste à offrir des éco-lodges. Le service à la clientèle est donc très inégal dans ces pays. Tout dépend sur qui vous tombez.
 
Il y a aussi les vaccins à prendre quelques mois avant le départ (certificat de Fièvre jaune obligatoire, hépatite A-B) et la peur d'attraper la malaria, surtout quand on décide de ne pas prendre de médicaments préventifs à cause de ses possibles effets secondaires (vomissements, hallucinations, etc). Prévoyez un montant d'au moins 400$ minimum.

Enfin un Visa de séjour valide à acquérir auprès de l'embassade du Kenya deux mois à l'avance. Si vous ne l'avez pas, vous risquez de passer de longues heures ennuyantes à l'aéroport de Nairobi à remplir de la paperasse. Un passeport valide six mois après le voyage est exigé.
 
Bref, on avait l'impression par moment de partir pour la planète Pandora...


Rhinocéros noir au Masai Mara.


Quoi emporter durant le séjour?

Comme c'était du camping (tentes fournies là-bas), on apportait son sac de couchage (non, on ne dort pas sur le sol mais sur des petits matelas), des vêtements confortables (pantalon, chandail, petit manteau, bas, chapeau, etc), un kit de brosse à dents, du savon, une serviette, 2-3 rouleaux de papier toilette (INDISPENSABLE), désinfectant pour les mains (on a vidé la bouteille Purell au complet), une bouteille d'eau (VITALE), de l'électrolyse en poudre ou en liquide (VITALE), une trousse de premiers soins (INDISPENSABLE), du Bio-K ou pilules probiotiques (INDISPENSABLE), des médicaments de base (Polysporin, Advil, Aspirin, etc) et le certificat de la vaccination de la Fièvre jaune, sans quoi on ne passe même pas la frontière du pays comme l'ont expérimenté deux touristes Britanniques à l'aéroport!


Exemple de tente, ici dans un campement au Masai Mara.
 
 
Dans les campements, les douches et toilettes sont situés à l'extérieur. Des trois campements visités, celui du Masai Mara (en photo) était le mieux desservi.
 
 
 
En route pour Nairobi...
 
Il a fallu prendre trois avions pour arriver à bon port une vingtaine d'heures plus tard. En Ontario, c'est l'Ethiopian Airline qui a pris le relais. Toute l'humanité se trouvait à bord de l'appareil et ça ne dormait pas trop, même après minuit.  Entre un voisin éthiopien musulman qui fait ses prières discrètement et une bande de compères qui racontent leur vie debout en plein milieu de l'allée, la nuit promettait d'être très longue. Ma sœur a fait ensuite une courte visite aux toilettes et est revenue très rapidement, choquée. Il y avait de la pisse partout, m'a-t-elle dit, sur le bol de toilette et même sur le plancher! Elle a quasiment dû faire le ménage! Notre seule consolation: la nourriture et les chaussettes jaunes qu'on reçoit gratuitement de la compagnie aérienne.
 
Cliché de la capitale pris sur le vif dans un taxi. Nous ne sommes pas éblouis par sa beauté. Certaines infrastructures n'ont pas été rénovées depuis au moins une trentaine d'années...Toutefois en revenant de notre séjour au Masai Mara, nous avons traversé Nairobi dans une autre direction et découvert des quartiers plus beaux et moins déprimants.
 
 
La présence chinoise en Afrique! Très discrets, les Chinois sont pourtant partout au Kenya. Ils construisent des routes (oui, ça presse!), vont agrandir l'aéroport de Nairobi (qui en a franchement besoin), bâtir des hôtels (et réserve animalière) pour le tourisme...Les Chinois ne manquent pas d'imagination et ils ont raison: l'Afrique a un énorme potentiel pour ceux qui savent bien regarder…
 

Un exemple de méga-projet à la chinoise (et appuyé par le gouvernement): un gigantesque pont qui va relier le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie. Voici sur la photo une des bases qui va soutenir le pont...en espérant que cela ne s'écroule pas comme ce fut le cas dans une autre province en 2017. Bon nombre de gens du pays critiquent la médiocrité des réalisations et du non-respect des normes de sécurité par les entreprises chinoises.
 

Un Éthiopien durant notre vol nous a dit: ''Les Occidentaux sont venus autrefois en Afrique et ont fait la base des infrastructures. Maintenant, les Chinois vont continuer à faire le reste...'' Même si les relations entre Chinois et Kenyanes ne sont pas toujours au beau fixe, chacun arrive à tirer son bout de couverture.
 
 
Construction d'une autoroute. Ici au Kenya, on emploie de la main-d'oeuvre locale et non chinoise. Comme c'est un pays à faible revenu et que le chômage touche 20% de la population (37 millions), il est normal de protéger les travailleurs et privilégier les diplômés locaux. Les étrangers doivent détenir un permis de travail pour travailler au Kenya. Les non-salariés (bénévolat) sont également bienvenus. Les secteurs en expansion sont la culture de thé, les télécommunications ou l'horticulture...
 
 
 
 
Après avoir atterri à Abis-Abedda en Éthiopie, on attend notre dernier avion pour le Kenya.
Finalement, quelques heures plus tard, nous sortons de l'aéroport. À la sortie, tous les étrangers s'engouffrent aussitôt dans des taxis ou des véhicules à touristes et disparaissent comme par enchantement. Durant notre séjour, on ne verra jamais un touriste ou un groupe de touristes visiter la capitale en arpentant librement les rues. Trop risqué. Contrairement à l'Amérique du Nord qui est une terre d'accueil aux immigrants de toute origine, la population kenyane est assez homogène. L'immigration est composée presque essentiellement d'Africains des pays voisins. Pendant 9 jours, nous avons vu que deux Blanches qui habitaient dans une petite municipalité et un contremaître chinois qui dirigeait un groupe de travailleurs sur une longue voie routière.
 
Donc, notre vue de la capitale du Kenya se résumait en gros au jardin de la cour arrière de l'Hôtel Boulevard…
 
Une magnifique petit jardin visité par de nombreux oiseaux…
 
 
Le Kenya abrite 1161 espèces d'oiseaux...Ici un Tisserin gendarme posté à une mangeoire.
 

Capucin nonnette (?)
 

Un Tisserin palmiste (?)…
 

Un groupe de Capucins nonnettes (?)
 

L'Afrique est le paradis des rapaces. Le Kenya ne fait pas exception. Cet Aigle de Wahlberg (?) était juste perché sur un des arbres de l'hôtel.
 

Ibis falcinelle.
 
Le Marabout. Il faut dire que c'est le principal éboueur de Nairobi. On en a vu une bande installée tout en haut d'un arbre sur une artère fréquentée de la capitale.
 

En Afrique, on peut cultiver de nombreuses espèces d'orchidées comme ce spécimen accroché à un arbre.
 
Magnifique orchidée.
 

Une autre orchidée.
 

Petite fleur mauve…
 
 
En route vers Samburu…
 
En soirée, nous rencontrons enfin nos guides et notre groupe de touristes: des Britanniques, des Canadiens, des Espagnols, etc. En tout nous sommes quatorze individus qui vont se retrouver tassés comme des sardines dans deux mini vans et qui vont livrer durant les prochains jours une bataille silencieuse et féroce pour l'obtention des meilleures places! Le lendemain matin, après le petit déjeuner, nous quittons finalement Nairobi pour la réserve national de Samburu, situé au nord à quelques 5 heures de route de la capitale. Nous croisons d'innombrables petites municipalités, certaines habitées par des Somaliens musulmans ou d'autres migrants qui recherchent une vie "meilleure" et des villages isolés ou personne n'a presque rien à faire. Les magasins de grandes surfaces sont quasi-inexistants dans ces endroits. Si on en trouve un, il est entouré de remparts avec des barbelés et des gardiens de sécurité à l'entrée passent leur détecteur anti-arme. Même chose pour les banques, sauf que les gardiens ont des fusils. Bien sûr, c'est un show mais cela permet de conserver un semblant de sécurité.
 
 
Le Mont Kenya, la seconde montagne la plus haute de l'Afrique (5199m).
 
 
Dans les petites municipalités, il n'y a que des boutiques qui vendent des biens de premières nécessités. Je n'ai pas vu de centre culturel comme une bibliothèque, encore moins une salle de cinéma. Pour les animaux, on vend plutôt de la nourriture pour le bétail et les ânes, qui restent encore un moyen de locomotion pour les plus pauvres qui ne peuvent se payer une moto. Pour les mieux nantis (leur nombre s'accroisse), c'est l'auto chinoise!
 
 
Marché local.
 

Marchands.
 
 
Les camions du Programme alimentaire mondial de l'ONU! À cause des sécheresses (les changements climatiques), les Kenyanes ne sont pas tous épargnés par la famine et la malnutrition.
 
 
 
 
Contrairement à la capitale, l'arrière-pays conserve encore un monde rural et traditionnel. On traverse des petits villages très isolés…
 



Enfin nous arrivons à la Réserve national de Samburu. C'est un environnement semi-désertique. Il peut faire plus de 40 degrés.
 
 
Il y a plusieurs entrées. Voici la principale.
 
 
C'est justement dans ce parc que des gardiens ont rapporté l'histoire exceptionnel d'une lionne qui a adopté un bébé oryx. Un lion a malheureusement fini par dévorer la petite bête…
 
 
Oryx d'Afrique de l'Est adulte. Cette espèce vulnérable vit partiellement au Kenya et en Tanzanie, sinon on retrouve en grande partie sa population dans la Corne de l'Afrique.
 
 
Aigle de Walberg (?)
 
 
 

 
 

La poussière et le sable sont omniprésents: ils souillent nos cheveux, nos visages et nos pantalons. Au loin, le vent forme de petites tornades de sable...Mais ce milieu en apparence hostile abrite pourtant une biodiversité des plus riches.
 
 
Mais avant de voir les animaux, nous nous rendons chez les Samburu, tribu pastorale qui habite l'endroit depuis des millénaires. Le Chef de la petite communauté nous accueille ainsi que d'autres membres, des femmes surtout et quelques hommes. Pour nous souhaiter la bienvenue, les femmes se mettent à danser en groupe et obligent les touristes gênés à se joindre à elles. Il fait très chaud, nous sommes fatiguées de notre périple et sans le savoir, nous commençons à souffrir des effets de la déshydratation (malgré les bouteilles d'eau bues). Quelques heures plus tard, en soirée, ma sœur tombera malade. Bien que semblable aux célèbres Massais et partageant plusieurs affinités culturelles, les Samburu  forment une tribu semi-nomade bien distincte. Les hommes sont essentiellement des guerriers et bergers tandis que les femmes s'occupent de tout le reste. Elles sont les garantes de la stabilité sociale. Dans l'Afrique traditionnelle, chacun est à sa place et chaque individu occupe différentes fonctions selon son sexe. On ne remet pas les rôles en question.
 
 
Des déchets, surtout des bouteilles de verre brisées et de plastique gisent sur le sol près des habitations humaines. La pollution dûe à la consommation fait des ravages même dans les endroits les plus reculés.
 

Un des deux villages de la tribu des Samburu.
 

Maintenant les Samburu ajoutent des bâches en plastiques pour la toiture de leur hutte traditionnelle.
 
 
Groupe de femmes Samburu. Les femmes se rasent la tête ou portent les cheveux très courts pour ressembler à des lionnes. Les hommes conservent leur chevelure. Leurs tuniques colorées qu'elles portent sont probablement made in China tout comme la provenance des perles de leurs colliers. Le seul vêtement tissé véritablement par des femmes Massai que nous avons vu se vendait dans une boutique spécialisée. Nous avons vu des tuniques semblables fait en Chine dans un magasin de grande surface. Les temps ont bien changés...
 

Les femmes dansent en faisant soulever leurs lourds colliers avec les épaules. Elles font ça depuis qu'elles sont toutes petites et croyez-nous, c'est difficile à exécuter. Les colliers que l'on porte temporairement ne sont pas gratuits! Si on veut les avoir comme souvenir, il faut marchander. Plus le collier est complexe, plus il coûte cher.
 

Les peuples Samburu et Massai portent un nombre impressionnants de colliers qui témoignent de leur position et statut social. Les colliers sont un symbole fort de leurs traditions. Les femmes apprennent très jeunes à fabriquer des bijoux.
 

La couleur des vêtements et colliers ont une signification symbolique. Le rouge: la bravoure, la force, le danger et l'unité; le bleu: le ciel qui fournit la pluie; le vert: la nourriture pour le bétail; l'orange: l'hospitalité; le blanc: la pureté; le noir: le peuple et ses difficultés.
 

Voici  Mama, la mère du Chef.
 

Voici le Chef de la communauté. Il porte la shuka rouge et tient un genre de casse-tête appelé rungus. Après avoir fait sa scolarité (il connaît même quelques mots de français!), il a fait le choix de retourner vivre parmi les siens.
  
 


Souvent les gens pensent naivement que vivre en autarcie ou en semi-nomadisme assure une vie plus riche, plus vraie, plus simple, loin des tracas de la vie urbaine ou du capitalisme. Le mode de vie des Massai et Samburu est loin d'être idyllique et n'est pas adopté par la majorité des gens du pays. Il est plutôt rude et va se refléter jusque dans les relations hommes-femmes. Nous en avons eu deux exemples avec le Chef Samburu: Celui-ci a demandé aux touristes masculins de faire le Saut de la gazelle comme les jeunes guerriers. Tous les gars se sont dérobés, ne voulant absolument pas y participer, sauf un Britannique qui s'est résigné à avoir l'air ridicule en faisant de petits sauts malgré sa forte corpulence. Le Chefs Samburu a pris brusquement le bras de ma sœur Mélodie surprise par le geste, l'a soulevé pour montrer aux Occidentaux qu'elle avait la stature idéale pour faire une telle prouesse. Après, le Chef nous a invité à entrer dans une hutte traditionnelle. Pendant que les touristes prenaient place dans la pièce principale, le Chef a de nouveau tiré le bras de Mélodie et l'a obligé à s'asseoir à côté de lui. Après ces expériences, ma sœur en a conclu que la galanterie envers les femmes ne fait probablement pas partie des mœurs des Samburu ou des Massai.
 
Jeunes moranes (guerriers). 
 

Le fameux Saut de la gazelle que seuls les hommes peuvent accomplir (pas les femmes). Dû à leur absence de graisse dans les mollets et leur bonne condition physique, les hommes peuvent faire des sauts de plus de 60 cm de haut les pieds joints. Cela prend bien de la pratique pour arriver à un tel niveau.
 
 
 
En s'assoyant dans la petite hutte faite de bouse de vache, de carton, de branches et de plastique recyclé, je me suis souvenu du roman que j'avais lu il y a quelques années, La Massai blanche de Corinne Hofmann. Dans ce récit autobiographique, la jeune femme qui était tombé en amour avec un guerrier Massai, racontait ses instants de bonheur mais aussi ses difficultés de vivre ce type de vie : la barrière de la langue, la naissance de leur fille et les différences culturelles ont fini par avoir raison du couple. La hutte contenait une grande pièce semi-circulaire vide et sombre qui pouvait contenir quelques adultes accroupis sur une peau de vache et un vestibule. Je remarquais dans un coin discret une petite valise contenant certainement toutes les archives personnelles du Chef. Habituellement, les enfants dorment dans la grande pièce alors que le couple dort dans le passage qui mène à l'entrée. Mélodie, qui était justement assise dans l'étroit passage, n'en revenait pas. Deux adultes dormir dans un endroit aussi exigu? Et l'intimité là-dedans?
 


 
Il faut se baisser pour entrer…
 
 

Plus la famille est grande, plus la hutte sera grande, évidemment...Il faut trois semaines aux femmes pour modeler la fondation de la hutte faite avec de la bouse séchée de vache. Les hommes construisent ensuite la toiture. Le résultat n'est pas de toute beauté et on s'est demandés si cela ne sentait pas mauvais les jours de pluie quand l'eau humidifie la paroi extérieure de la fondation. Les Samburu restent ainsi quelques mois dans ce campement temporaire avant de repartir vers un autre aire. Le Chef nous raconte brièvement des choses que nous savons déjà  pour avoir vu des documentaires à la télé: que les Samburu (tout comme les Massai) parlent le Maa, mangent uniquement leurs animaux domestiques, le sang chaud et le lait des vaches pour leur besoin en protéine et des plantes locales. La présence des chiens autour du camp sert uniquement à la surveillance du bétail qui pourrait se faire attaquer par des prédateurs. Ces chiens, précise le Chef, ne sont pas des animaux de compagnie. Enfin, les hommes peuvent avoir deux femmes... En plaisantant, le Chef nous a dit qu'il connaissait bien un homme célibataire qui pourrait nous demander en mariage! Non merci!!!^^
 
 
Des hommes sous un arbre en train semble-t-il de jouer à un jeu.
 
 
Le Chef et ses collègues nous montrent comment faire rapidement un feu avec de la bouse de vache séchée. Rien ne se perd, tout se recycle.
 

 
Une fois l'aspect culturel des Samburu vite bâclé en 5 minutes, le Chef se met à nous parler d'une chose extrêmement importante: L'argent. Les Samburu ont beau pratiquer la simplicité volontaire et apprécier la vie libre en pleine brousse, quand l'argent manque, les contraintes commencent. Le Chef encourageait donc vivement les touristes à donner en espèces (shilling de préférence) afin de procurer à la communauté des soins de base et du matériel scolaire. On nous encourageait même à investir dans l'économie locale en achetant de l'artisanat. Les visages des touristes ont figés, ne laissant rien paraître. Ils ne faisaient aucun commentaire, mais je voyais bien à quoi les gens du groupe pensaient: personne n'est venu ici faire la charité.
 
Pour affirmer ses propos, le Chef nous a donc présenté  une classe d'élèves en train d'apprendre leur leçon et nous a montré parmi les enfants trois orphelins, dont les pères sont morts tragiquement, et qui sont pris en charge par les familles...
 
 
En avant-plan les trois orphelins dont les pères sont morts de la malaria, par un crocodile et par un scorpion.

 
 
 Un peu plus loin, les femmes se préparaient pour nous vendre leur artisanat. Une longue allée tracée dans le sable séparait en deux groupes les femmes. Quand nous sommes arrivés, le marchandage a pris des proportions démesurées: les femmes assises sur le bord de la ''route" nous suppliaient, nous criaient parfois de façon presque agressive pour nous inciter à acheter, acheter...Nous étions au beau milieu de l'allée et les femmes tentaient de nous attirer de tous les côtés. Le Chef s'y mettait aussi en nous montrant sous le nez des colliers que ces femmes avaient fait. Il nous a fait un prix de fou en argent américain. On a refusé. Une deuxième négociation a suivi pour faire baisser le prix. Le Chef s'est pris soudainement la tête et a joué la comédie du pauvre type floué par l'ingratitude des touristes. Avec son gourdin, il a mimé des dieux en colère lui frappant la tête parce qu'il a été un mauvais Chef ! Quand on décide d'abandonner pour de bon le marchandage, il en pleure et nous supplie de revenir. Notre guide était là et a joué l'interprète pour une dernière négociation. Finalement, on a eu nos colliers pour un prix qui n'était pas dérisoire quand même...L'expérience n'a visiblement pas plu aux touristes qui n'ont pour ainsi dire rien acheté. On aurait voulu poser des questions, faire le tour du territoire avec les guerriers et les bergers, voir leur troupeau...Il n'y a rien eu de tout cela. Et on avait l'impression de n'avoir rien appris d'eux. Quand la guide, quelques jours après, nous a demandé si on voulait aller dans un village Massai. On a tous refusés.
 
 
Les femmes se préparant au marchandage...


 


 
 
Après avoir quitté le village des Samburu, nous en profitons pour explorer le territoire…
 
 
Les acacias servent de refuge pour les oiseaux tisserands.
 

De magnifiques paysages et animaux…Ici une termitière.
 

Girafe réticulée, reconnaissable à ses taches brun clair aux formes régulières.
 

 
 
Les éléphants se font beaucoup braconner au Kenya pour l'ivoire en raison du marché noir asiatique (avant c'était l'Europe). La réserve de Samburu est relativement sûr pour ces animaux et reste encore sauvage malgré le rétrécissement du territoire par les Européens au temps de la Colonisation. C'est grâce à la vigilance et au mode de vie des Massai que le Kenya a encore à l'heure actuel ses gros animaux. Sans eux, lions, éléphants, rhinocéros auraient passé depuis longtemps sous le rouleau compresseur des colons et des braconniers.
 

Une maman avec son bébé.
 

L'éléphanteau a tout juste deux semaines...La plupart des éléphants du Kenya gardent des séquelles du braconnage et ont donc des rapports ambivalents vis-à-vis des humains. Quand une matriarche est tuée et n'a pas pu léguer tout son savoir à une autre éléphante, habituellement le groupe se disloque ou périt dans les années suivantes par manque d'expériences ou de connaissances de l'environnement. Quand un éléphant sort de la réserve, il y revient aussitôt, conscient qu'il ne serait plus protégé...Aujourd'hui un éléphant a plus de chance de mourir jeune par un braconnier que de mourir de vieillesse.
 

Selon Carl Safina, auteur de Qu'est-ce qui fait sourire les animaux? les éléphants au Kenya savent très bien faire la différence entre un touriste, un Massai ou un individu d'une autre tribu. Les éléphants craignent les hommes plus que les femmes et figent quand ils entendent des Massai parler, car ces derniers peuvent parfois les attaquer (conflit territorial, problème des ressources, esprit de vengeance, etc). Beaucoup d'Africains n'ont jamais vu d'éléphants en personne, car il faut aller loin pour les voir. Pour les plus pauvres qui dépendent du braconnage pour survivre, l'éléphant a plus de valeur mort que vivant...Pourtant  environ 300 000 Kenyans dépendent directement du tourisme pour bien vivre et les touristes, ce qu'ils veulent voir ce sont justement les éléphants!
 

Generuk ou Gazelle de Waller.
 

Dik-Dik.
 

Autruches en train de se faire un bain de poussière.
 
 
 
 
 
Un Francolin à cou jaune, espèce commune dans les contrées semi-désertique.
 
 

Zèbres de Grevy. Ce groupe a reçu des gardiens de la réserve un surplus de nourriture pour tenir le coup face à la famine durant la période de sécheresse. On évite ainsi trop de pertes parmi cette espèce assez rare.
 

Le zèbre de Grévy est le plus grand de tous les zèbres d'Afrique (plus de 3 mètres de long), ses rayures sont plus fines et sa tête plus longue. Il vit essentiellement au Kenya et en Éthiopie. Il a été nommé en l'honneur d'un président français.
 
 
Cela ne fait pas longtemps que ce zèbre est mort (peut-être de famine?), aussitôt les vautours arrivent…

Les vautours sont des oiseaux essentiels dans l'écosystème africain. Leur rapidité à faire disparaître la carcasse empêche les chacals ou autres charognards de proliférer et de représenter une menace pour la santé humaine (la rage, par exemple). Bizarrement, ces vautours ne vont pas trop toucher à cette caracasse. Le lendemain matin, elle était toujours là, intacte.
 
 
Vautour de Ruppell, reconnaissable à sa collerette blanche et son plumage noir et blanc. Il peut vivre jusqu'à 30 ans. Les autres individus sont des Vautours africains.
 
 

La mort est partout dans la savane…
 
 
En soirée, nous arrivons finalement à notre campement, une sorte de clairière ou nos tentes vertes sont déjà montés. À l'intérieur nous installons nos sacs de couchage sur les matelas. Il n'y a malheureusement pas de lampe à l'huile ou un objet similaire qu'on peut accrocher sur le plafond de la tente. Il faut donc se débrouiller avec nos lampes de poche et ce n'est pas facile quand on cherche quelque chose dans sa valise. Un peu plus loin du campement il existe deux stations sanitaires les plus rudimentaires. Dans la plus grande, les toilettes ne sont pas nettoyées et on ferme rapidement la porte quand on voit l'état des douches. Pour les gardiens présents sur le site, nettoyer les toilettes avant l'arrivée des touristes ne faisait certainement pas partie de leur responsabilité. Quant à la petite station, c'est une chaise percée en bois qui couvre un trou menant à un sous-sol de terre et de sable, une sorte de fosse sceptique couverte d'insectes (des fourmis surtout) qui réussissaient même à sortir du trou...Ma sœur et moi on se sentait revenir 400 ans en arrière! Ce n'était pas possible d'offrir ça à des clients qui viennent de partout dans le monde, même si c'est en formule camping.
 
 
Toilette dans la grande station sanitaire de notre campement à Samburu. Même le plancher a l'air douteux. On a préféré faire nos besoins dans la brousse, qui est plus propre.On a fait une plainte à Gadventure après notre séjour.
 

En plein Moyen-Âge...Pour faire ses besoins, on déplace la chaise percée pour la mettre au-dessus du trou…
 
 
Toilette sèche au parc national de Nakuru. Il s'agit du modèle indien que nous jugeons très inconfortable. Il faut mettre ses deux pieds sur les côtés crénelés et s'accroupir...
 
 
 



Pendant que le staff cuisinait le repas du soir, ma sœur Mélodie a commencé à se sentir mal, au point de ne pas vouloir manger. Elle s'est étendue dans la tente dans l'espoir que cela allait passer, mais quand je suis revenue avec la guide lui expliquant que l'état de ma sœur ne semblait pas s'améliorer, Mélodie s'est levé brusquement. J'ai eu juste le temps de dézippé l'ouverture de la tente, de m'écarter et de faire sortir sa tête avant qu'elle vomisse copieusement son repas de la veille. Je paniquais et je demandais à la guide si il n'y avait pas dans le coin un médecin qui pourrait la soulager comme cela a été le cas en Équateur. La guide est partie chercher quelqu'un. Comme je m'attendais qu'elle revienne avec un médecin, j'ai été surprise qu'elle soit allée consulter une touriste de notre groupe, une Canadienne qui s'est révélée être une infirmière à la retraite. Selon elle, ma sœur pouvait souffrir de déshydratation ou d'empoisonnement alimentaire. Il fallait que ça passe. J'étais très inquiète, car à part le Bio-k qui ne faisait pas effet sur les bactéries d'Afrique, je n'avais pas d'autres médicaments  et je ne comprenais toujours pas pourquoi on ne voulait pas faire venir le médecin. En attendant, la guide m'a offert un grand bac d'eau pour soulager la montée de fièvre de ma soeur. Je n'avais pas de petite serviette, alors j'ai mouillé un chandail que j'ai mis autour de sa tête. Les autres personnes de notre groupe qui ont vu ce qui s'est passé, sont venus aussitôt nous donner des électrolytes en sachet et des pilules. Les électrolytes ont fait toute la différence. J'en ai pris moi-même de peur de tomber malade.
J'ai eu énormément de difficulté à dormir. Le couple britannique de la tente voisine ronflait bruyamment. Il faisait plus de 30 degrés. Aucun vent. La pleine lune éclairait comme en plein jour la brousse et de mon côté à travers la toile grillagée, je voyais des yeux qui me regardaient. Je me suis levée en criant presque, croyant à une hallucination. Mélodie s'est levée aussi, me montrant qu'il y avait bien un animal dehors qui circulait autour de notre campement…
 
 
Coucher de soleil sur Samburu.

 
 
 
Finalement, le soleil du matin s'est pointé. Mélodie filait mieux mais avait besoin de repos. Elle allait donc rester au camp durant la matinée avec une autre touriste âgée qui ne semblait pas bien non plus. Je suis donc partie avec le groupe pour un premier petit safari.
 
La réserve national de Samburu du haut d'une colline. En matinée, le mercure monte très rapidement.
 
 
Des animaux, il y en avait partout! Tous occupés à déjeuner. C'était beau à voir!
 
 
Calao à bec jaune.
 

Drongo brillant.
 
 
Il s'est levé du mauvais pied? Choucador superbe, oiseau très répandu en Afrique de l'est.
 
 

Notre première girafe de la matinée…
 
 
 
 
 
Un zèbre séparé de son groupe.
 

 

Voici les Gazelle de Waller ou gazelles-girafes. Elles se tiennent complètement à la verticale pour brouter les plus hautes feuilles des arbustes. Elle peuvent courir à plus de 100km/h! De loin, on dirait des gens.
 

Generuk mâle. Notez la finesse des pattes.
 

Phacochère. Le plus gros que j'ai vu.
 

Impalas.
 
Gazelle de Grant.
 

Jeune Gazelle de Grant.
 
 
 
Touraco à ventre blanc.
 
 
 
Des pintades vulturines. Ce sont des oiseaux grégaires.
 

Elles parcourent des kilomètres en formation groupés de plus de 25 individus.
 

Elle doit son nom à cause de sa tête qui ressemble à celle d'un vautour.
 
 

Deux girafes réticulées se disent le bonjour.
 

Petit déjeuner.
 
 
C'est la première fois que je vois des Grands-Ducs de Verreaux. Leur taille est impressionnante. ce sont les plus gros hiboux d'Afrique.
 
 

Un autre zèbre encore perdu…
 

Une mangouste naine à la recherche de nourriture.
 

Un singe vervet.
 
 
On longe la rivière…
 

 

Des éléphants arrivent sur le bord de la rivière pour boire et la traverser.
 

Un spectacle de toute beauté!
 
 
 
 

Ah oui, pas question de se mettre à l'eau…
 
 
 
 
 
Après être revenu au camp, Mélodie complètement remise, a pu rejoindre le groupe et nous sommes allées dans un autre site ou il y avait un petit hotel (piscine et douche). Pendant que les gens du groupe profitaient de la piscine, Je suis allée me reposer sur une véranda qui faisait face à une rivière. Mélodie est partie explorer les environs…
 

Vue de la rivière. Un site très tranquille et magnifique.
 

 

Une femme et une jeune fille Samburu se lavant à la rivière.
 
 
Un Martin-Chasseur à tête brune.
 
 
Les singes vervets ne se gênent surtout pas pour venir boire (dans votre verre oublié sur la table) au bar de la véranda. Il fallait les avoir constamment à l'oeil parce qu'ils chapardent, fouillent, volent, mettent leurs petites mains et leur langue partout...Une vraie plaie!
 
 
Mais le pire ce sont les babouins! De véritables professionnels dans l'art du cambriolage. Gros comme un chien, les babouins se présentent en matinée en petit groupe autour de nos tentes. Ils savent très bien dézippé l'ouverture des tentes et ne se gênent pas pour y entrer même si vous êtes là! Si vous êtes absent, c'est le bordel assuré, comme en témoigne la photo ci-dessus. Les babouins cherchent de la nourriture et vont même jusqu'à fouiller dans vos sacs et valises!
 

D'un coup de dent, un babouin a fendu le sac en plastique qui contenait tout nos médicaments! On les a retrouvés sur le sol. Il a fallu jeter bouteilles d'eau et jus d'orange, car le babouin les a touché et bu probablement…
 
 
Ne faites pas les innocents, on sait qui vous êtes!
 
 
Cobes à croissant.
 
 
 
En fin d'après-midi, nous apercevons cet étonnant échassier: l'Outarde kori. C'est un des oiseaux capables de voler les plus lourds au monde.  Il peut peser jusqu'à 20 kg!
 

Notre plus belle récompense: le léopard! Il est un des Big Five les plus discrets. Il a fallu au moins une demi-heure pour le débusquer avec notre van!
 
 
Nous quittons Samburu en matinée pour le Lac Nakuru...Nous traversons des coins reculés…
 

Nous nous arrêtons à une halte touristique. Le panneau nous informe que nous sommes présentement en plein sur la ligne équatoriale! Nous sommes à 2265 mètres d'altitude.
 

Après quelques heures de route, nous nous arrêtons sur le bord d'une chemin. Juste en arrière de nous, il y a une culture de théier. Des enfants qui attendent l'autobus scolaire se précipitent pour nous voir. Des Étrangers, ils n'en voient pas tous les jours…
 
 
Voici la ferme de Berea et sa plantation de théiers, un des secteurs en expansion au Kenya!
 
 
 

Malheureusement, nous ne pouvions pas entrer à l'intérieur du site. La dame qui nous a présenté cet endroit a fait son discours sur le bord de la route avec quelques produits de vente. On a été très déçus. Encore une fois, on a presque rien appris et nous n'avons même pas eu droit au goûter du thé local!
 

La religion est présente au Kenya. Ici, c'est le diocèse de Nakuru (de l'Église anglicane du Kenya) fondé en 1961, dont la ferme Berea semble lui appartenir.
 

Les taupes font des ravages aux arbustes à thé. On doit les contrôler avec des moyens naturels.
 

Feuille de thé.
 
 
 
Le Parc national du Lac Nakuru
 
Situé à presque trois heures de route de Nairobi, le lac Nakuru est un des lacs alcalins de la vallée du grand Rift. Il abrite une multitude d'oiseaux aquatiques, dont les emblématiques flamants roses qui peuvent parfois atteindre des millions d'individus près des berges. Le site très verdoyant est également le refuge de nombreux autres grands herbivores (dont le rhinocéros noir) et carnivores...Un vrai petit paradis pour la faune sauvage! Un endroit à voir absolument!
 
 
Les trois crânes de buffle qu'on croise à l'entrée du parc.

 

 
En langue maa, le mot nakuru signifie ''poussière''.
 

Le parc de 188 km/cube est très verdoyant comparé à Samburu et même au Masai Mara.
 
 
Nos premières hyènes tachetées!
 
 
Voici Shenzi...
 
 
 
Banzai…
 

Et Ed!
 

Petite promenade en van sous le couvert des arbres à fièvre. Magnifique!
 
 
Un singe vervet dans le creux d'un arbre…
 

Nous approchons près du lac…
 

 

Des animaux, il y en a en quantité dans ce petit périmètre…
 

 
 
Sommes-nous au jardin d'Eden?
 



Un Éland du Cap.
 

Vanneaux à éperons.
 

 

Les flamants roses!!! Nous étions un petit groupe à marcher sur le long de la berge pour aller les voir de plus près, mais nos guides nous a rappeler de force, car les prédateurs ne sont jamais bien loin...Dommage!
 

Envolée de flamants…
 

Mélodie au bord du lac Nakuru.
 
 
Envolée de pélicans.
 

 

 

Une Tortue africaine.
 
Varan du Nil qui traîne sur le bord de la route.
 
 
 
 

Au bord d'une cascade...
 
 
 

Vue panoramique du lac Nakuru (Out of Africa View). Ce point de vue du haut d'une falaise est moins connu du tourisme de masse que le Lower Baboon Cliff.
 

Une partie du film Out of Africa avec Robert Redford et Merryl Streep a été tourné dans ce parc.
 

Mélodie sur la falaise.
 
 
Nous descendons de la falaise vers le lac où sont émergé des arbres…
 

Un buffle surpris sans les marécages.
 

Des oiseaux aquatiques (ici, des cormorans) et quelques buffles se sont donnés rendez-vous au bord du lac pour se reposer.
 
 
Pélicans blancs, mouettes, canards, cormorans sur une lande de terre émergée.
 
 
 

Pélicans blancs, Ibis sacrée, Mouette rieuse au repos.
 
 

Les buffles, visiblement, adorent ce coin de paradis où ils profitent des bains de boue et de la tranquillité pour se refaire une santé!
 
 
 
 
Au détour d'une forêt, un rhinocéros noir…
 

Des Grues couronnées! Elles peuvent vivre jusqu'à 40 ans.
 

 
 
Nous croisons des zèbres lors de notre descente.
 

La famille des babouins!
 

Ce babouin venait juste de chiper une banane dans la ferme voisine. Des enfants accourent pour le chasser, mais il est trop tard. Leur réputation de voleur n'est plus à refaire!
 

Une famille nucléaire.
 

Des petits qui se chamaillent…
 

Portrait d'un sage.
 

Un solitaire qui médite…
 

Les babouins n'hésitent pas à se montrer sous tous les angles. Ils se grattent sans gêne. Certains prenaient même plaisir à s'accoupler sous nos yeux. Ils reconnaissent les humains comme des spectateurs ou des amateurs de voyeurisme.
 

Avec qui jouer?
 

Il mâchouille sa queue pour passer le temps.
 

La vie, c'est le top!

 
Une girafe de Rothschild. Il ne reste que 650 individus sauvages.
 

Un rhinocéros noir!

Cet animal imposant est très menacé par le braconnage. Selon la médecine chinoise, la corne du rhinocéros réduit en poudre soulage la fièvre et alimente le désir sexuel. Au Yémen, un poignard en manche de corne de rhinocéros est considéré comme un symbole de virilité que tout membre de l'élite sociale se doit de posséder.
 
 
Cet animal mesurant jusqu'à 3,50m se distingue du Rhinocéros blanc par sa double corne et sa bouche en crochet. Le rhinocéros noir d'Afrique de l'Ouest s'est éteint en 2011.
 
 
 
Le Masai Mara
 


 La Réserve nationale du Masai Mara est un vaste territoire naturel, dont le prolongement est le Serengeti en Tanzanie. Il est traversé par deux rivières, le Mara et le Talek. C'est le parc naturel le plus connu du Kenya. C'est là qu'on peut assister deux fois par année à la grande migration des gnous et des autres herbivores qui franchissent au péril de leur vie la rivière Mara infestée de crocodiles et d'hippopotames. Nous sommes justement à la bonne période...Il faut faire environ 6 heures de voiture à partir du Lac Nakuru pour se rendre au Masai Mara (deux heures de plus si on part de Nairobi). Le trajet est très difficile à parcourir en raison du sol rocailleux. Il faut avoir l'estomac bien accroché. Seul un tronçon de route a été asphalté récemment par les Chinois. Le cauchemar commence quand la belle route se termine brusquement dans un cul-de-sac avec une petite enseigne au bout écrite dans la langue de Confucius (seulement)...Mais cela vaut le coup, car le Masai Mara est le rêve de tout photographe animalier. En effet, le parc abonde en animaux sauvage de tout de sorte.


En route vers le Masai Mara. On croise des bergers avec leur troupeau. Des paysages arides nous attendent.
 

 

Petite boutique de souvenir. On peut voir sur le toit les mots Karibu (bienvenu), Jambo (bonjour) et Hakuna Matata (pas de souci)…
 
Durant tout le voyage, après de longues heures de route, nos guides avaient l'habitude de s'arrêter à des haltes-souvenirs pour y manger un repas préparé à l'avance. C'était aussi un bon moyen de stimuler l'économie locale en attirant les touristes dans les boutiques de souvenirs où les vendeurs cherchaient à tout prix à les retenir. Toutes les boutiques de souvenirs se ressemblent, car on y vend les mêmes choses: tissus, paniers en osier, colliers de perles colorés, rungus, poignards et l'innombrable collection de statuettes en bois d'animaux sauvages made in China. Pardon? Un doute sur la provenance des objets et nos vendeurs Kenyanes vous prouvent le contraire! Pour vous convaincre que les statuettes ne sont pas fait industriellement dans un atelier cheap du fin fond de l'Asie, ils vous dévoilent en exclusivité l'arrière-boutique où un "sculpteur"caché, le maillet et le biseau à la main est justement en train de (faire semblant) bosser sur une pièce en bois qui n'a absolument rien à voir avec les statuettes! Bon, on se laisse embobiner par le gros mensonge et on achète finalement quelque chose en négociant le prix. Si vous n'achetez rien, vous avez droit à des regards en fusil et des reproches du genre: "tu n'as pas apprécié ce qu'on te vend? Tu n'as rien trouvé?"
 

Des acacias…
 
 
Bienvenu au Masai Mara! Nous sommes en matinée devant l'une des quatre entrées du parc: le Talek Gate. Une femme tout sourire s'avance dans notre direction...
 

Une horde de femmes Massai viennent tout de suite assaillir le car à touristes pour vendre leur artisanat et rapporter quelques sous à la famille.
 

Elles sont debout depuis au moins 5 heures du matin pour ne pas manquer l'arrivée des touristes.
 

C'est l'occasion rêvé de prendre quelques clichés de leur costume coloré. Les Massais n'ont pas le droit d'entrer dans cette partie de la réserve pour des questions de sécurité. Même nos guides (à droite), se font harceler par les femmes. Il suffit d'éviter les regards ou baisser la tête pour signifier que nous ne sommes pas intéressés.
 

Les débordements arrivent presque toujours. Les touristes n'en peuvent plus et ont hâte de partir!
 

Les Massais vivent sur le territoire dans des conditions que nous jugeons précaires.
 

C'est la triste réalité. La plupart font peu de scolarité, mais on se demande si ce mode de vie va perdurer dans l'avenir. L'Afrique se transforme et suit les courants mondiaux.
 

Les déchets sont partout. Les chèvres et les vaches font le ménage. On a même vu une vache bouffer une boîte de carton!
 

Une femme Massai assise, l'air soucieux.
 
 
Un berger mène son troupeau. C'est le début d'une nouvelle journée...


En entrant au Masai Mara, nous croisons un groupe d'oiseaux charognards qui ont repéré un buffle mort.
 
Panorama du Masai Mara.

Nos amies les girafes.
 
 
Animal toujours aussi impressionnant avec ses 5 mètres de haut.
 

Pendant que ce mâle nous observe un autre lui rosse le derrière avec sa tête. Ouch!
 

Un mâle intéressé aux beaux yeux...ou plutôt au beau cul d'une femelle! La belle indépendante feint de ne pas le voir et se montre peu intéressée au jeune prétendant.
 
 

 
 
 
Au cours de notre exploration du territoire, l'environnement  change…
 

Ici une sorte de "lichen" forme l'herbe verte sur le sol. La faune sauvage adore ces endroits où il y a des points d'eau et des arbustes pour se rafraîchir.
 

 

La terre se modifie sans arrêt. Le sol n'est pas permanent. L'endroit semble bucolique et tranquille…
 
 
Un matin on a trouvé au même endroit un petit groupe d'hippopotames qui se prélassait dans le petit cours d'eau.
 

Ils nous regardaient avec des airs de matamore!
 

Un buffle a profité de la tranquillité des lieues pour étancher sa soif.
 
 
 
La mort est toujours omniprésente…Ici un crâne d'éléphant.
 

La mort n'est jamais bien loin…(carcasse de buffle).
 
 
La très belle savane.
 
 
Buffles.
 
 

 
 
Arbre à saucisses ou Kigelia africana.
 
 
 La pulpe de son fruit sert à raffermir la peau.
 

Arbre candélabre.
 

Les petites voiturettes se suivent partout.
 
 
Le territoire a beau être vaste, le tourisme de masse se fait sentir partout. Oubliez les reportages du National Geographic qui montre la savane africaine comme un lieu sauvage préservé de la CIVILISATION...
 
 
Voici la réalité:
 
 
Un guide a vu quelque chose et transmet sa découverte par radio à tout le monde. Cinquante véhicules arrivent sur-le-champ!
 

Il y a eu un drame car le troupeau de gnous regarde impuissant leur camarade mort et les charognards attendent leur tour…
 

Ce sont des guépards (d'une même famille, tous des frères) qui ont fait une chasse victorieuse!
 

 

Il y en a un qui porte un collier émetteur!
 

Ils sont gavés!
 
 
On trouve ce petit groupe sous un arbuste à l'abri de la chaleur. C'est une mère avec ses deux enfants adultes.
 

 
 
 
Attention, les grandes vedettes arrivent: les lionnes!
 
 
Aussitôt, c'est la folie humaine! Un embouteillage de car monstre!
 

Les lionnes connaissent bien le star-système. L'une d'entre elles décide de s'installer en plein milieu de la route, histoire de faire chier tout ces humains en délire!
 

Vous voulez voir toute ma puissance?
 

Hum... Un autre fois, peut-être?
 

Simba.
 

 
 

Moi j'aime bien les photographes!
 

 

 

 Malgré la présence humaine qui se tient tout même à une distance respectable, ces lionnes ont une meilleure vie que leurs congénères dans les zoos.
 
 
Un autre groupe de lionnes avec leurs petits endormis sous un arbuste. Les arbustes servent souvent de parasol par les temps de grosses chaleurs. Il est donc très dangereux d'aller seul dans les fourrés car on ne sait pas quel animal on peut rencontrer…
 
 
Un léopard fait aussi la sieste…
 
 
À l'heure du midi, le mercure monte. Il fait au moins 40 degrés Celsius. La plupart des animaux (ici des gnous)  trouve refuge sous les arbres, les bosquets et les arbustes. Nous, on brûle dans nos chars.
 
 
C'est à partir de 4 à 6 ans que le bucorve du Sud acquiert la coloration rouge de sa peau faciale. Cet oiseau de la taille d'une dinde vit maintenant dans des réserves ou des zones protégées. Il est détesté des habitants et persécuté, car il casse les vitres des voitures ou des maisons lorsqu'il voit son propre reflet en période de reproduction. Il mange un peu de tout: lézard, lièvre, serpent, insecte, escargot, écureuil...
 
 
 
Même le Roi des animaux crève de chaleur. On a trouvé ce lion solitaire au détour d'un chemin (avant que les autres touristes ne le voient). Il s'était installé sous un arbuste pour avoir un peu de fraîcheur.
 

Il existe environ 30 000 lions dans toute l'Afrique actuelle...L'espèce est en déclin et les raisons de ce recul (à l'exception de la déforestation) ne sont pas clairement connues.
 
 
Par contre, il y a certains lions pour qui la chaleur est une préoccupation mineure:
 
 

 
Ce lion attend un rendez-vous galant…
 

Une femelle bien décidée entraîne à sa suite le prétendant.
 

Elle en aura pour ses frais! Si l'accouplement dure 30 secondes, le lion va accomplir son "devoir conjugal" à tous les 15 minutes, au moins une cinquantaine de fois!
 

La femelle roucoule et se roule sur le dos, satisfaite mais insatiable!
 
 
Notre séducteur, une fois l'acte consommé, montre clairement avec ses glandes anales qui est le maître de la horde (en fait ce sont les lionnes qui dominent).
 
 
Le rhinocéros noir. Il n'en reste plus beaucoup à l'état sauvage…
 
 
On prend une pause pour dîner en pleine savane! Ce sera notre seule occasion de fouler le sol...Mélodie en a profité pour aller au petit coin en choisissant soigneusement un  bosquet non loin du groupe. Un second car arrive et les touristes, hilares, la voient les fesses à l'air!
 
 
Nous sommes en pleine période de la Grande Migration. Chaque année 2 millions de gnous et de zèbres se déplacent en formant une boucle de 3000 km à travers la Tanzanie et le Kenya à la recherche de meilleurs pâturage. C'est un spectacle unique au monde!
 

Comme nous sommes au mois d'octobre, les gnous et les zèbres s'apprêtent à redescendre dans le Serengeti en Tanzanie.
 

 

 
 
La redoutable rivière Mara! Vous en avez certainement entendu parler dans les documentaires animaliers où des gnous et des zèbres hystériques traversent la rivière et servent de repas aux crocodiles.
 

Le coin a l'air bien tranquille aujourd'hui, mais ne vous y fiez pas.
 

Premier obstacle: les hippopotames. Ils sont agressifs.
 

Deuxième obstacle: les crocodiles. Ils sont agressifs et carnivores à part ça.
 

 Le temps semble suspendu…
 
 
Un petit troupeau de gnous s'assemblent justement au bord du ravin de la rivière. Les animaux hésitent visiblement. Dans leur voiturette, les touristes, silencieux, attendent impatiemment le premier mouvement...De longues minutes passent…
 

Eh Non! Finalement les gnous changent d'avis et retournent sur la terre, tout heureux de ne pas risquer leur vie, au grand dam de certains touristes déçus de ne pas avoir assisté  à un show sanglant. Le plus beau dans les safaris africains est d'être témoin de l'imprévisibilité de la vie.
 
 
Un avant midi, alors que nous sommes seulement trois touristes dans la voiturette (les autres sont partis en mongolfière), nous pouvons enfin entendre le son de la savane sans la cacophonie des voix des étrangers. Des éléphants mangent paisiblement…
 
 
 
 
Celui-là flânait, arrachant nonchalamment un brin d'herbe.
 
 
Des gnous aperçus le lendemain matin à l'aube.
 

Bubale topi.
 

Notre campement.
 

 

Le soleil couchant sur le Masai Mara…
 
 
Dernières images du Masai Mara avant notre départ...Ici une gazelle de Thomson.
 

Et les guépards que nous aimons énormément.
 
 
 

 
Ces animaux ressemblent à des mannequins…
 

...qui jouent les cartes de mode!
 
 
FIN.

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